Par Joël Pütz | Journaliste sportif
À l’instar d’un Léon Marchand, Sarah Sjoestrom a connu un franc succès dans les bassins de natation lors des Jeux Olympiques de Paris. Double championne dans la capitale française, la meilleure sprinteuse de l’histoire s’est également exprimée sur les conditions quelque peu particulières au sein de l’Arena La Défense.
À la vue de son palmarès, cela paraissait hallucinant que Sarah Sjoestrom n’ait qu’une seule médaille d’or aux Jeux Olympiques avant de se rendre à Paris cet été. Triple recordwoman du monde sur 50m et 100m nage libre ainsi que sur 100m papillon, 14 fois championne du monde en grand bassin, la Suédoise n’avait pourtant jusqu’ici gagné que sur la troisième épreuve à Rio en 2016, craquant souvent au moment des finales.
Désormais âgée de 31 ans, celle qui casse absolument tout dans les bassins de natation depuis 2009 faisait donc un peu preuve d’appréhension avant de venir en France… et en est repartie avec le doublé sur les épreuves de nage libre, à son grand soulagement. D’autant plus qu’elle a bien failli s’en priver elle-même, comme l’intéressée l’a confié en conférence de presse à l’issue de son sacre surprise sur le 100m nage libre :
Sarah Sjoestrom impressionnée par l’Arena La Défense à Paris
C’est incroyable. Honnêtement, je ne pensais pas que je nagerais le 100m nage libre. Après le relais de nage libre le premier jour, j’ai dit à mon entraîneur : « Non, je ne pense pas que le 100m nage libre soit fait pour moi. Je veux faire le 50m nage libre et me reposer jusqu’au 50m ». Et il m’a dit : « Pas question, tu dois y aller et voir ce que tu peux faire, peu importe le résultat ».
Je pense que ma réaction (après sa victoire, ndlr) a tout dit. Je ne savais pas vraiment où je me situais par rapport aux autres quand j’ai terminé ma course. J’ai mis quelques secondes avant de voir que j’avais gagné. J’ai juste eu l’impression d’avoir fait une très bonne course et d’être concentré à 100 % sur tous les détails sur lesquels j’ai travaillé.
Un véritable bouffée d’air frais pour la superstar, dont l’expérience parisienne a également été magnifiée par l’infrastructure unique en son genre selon elle de l’Arena La Défense. De quoi fêter dignement ses sacres en compagnie de ses proches :
J’avais dit que je nagerais pas le 100m nage libre, donc ils ne sont arrivés que le lendemain du 100m nage libre. Mais beaucoup de amis et de ma famille, mes parents étaient là ainsi que mon partenaire, tout le monde. C’était incroyable de les serrer dans mes bras après la cérémonie de médailles. Je n’avais encore jamais vécu cela, que le public soit si proche de vous une fois que vous avez terminé la course.
C’était vraiment magnifique et c’était aussi magnifique de voir tous les autres athlètes embrasser leurs amis et leur famille après la cérémonie.
Il n’est pas coutume de voir le public aussi proche des athlètes lors des Jeux Olympiques, notamment en natation. Paris 2024 fut cependant une exception à la règle et ce pour le plus grand bonheur de Sarah Sjoestrom, à n’en pas douter.