Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
S’il peut déjà se targuer d’avoir signé de nombreux exploits dans le monde du ping à seulement 18 ans, Félix Lebrun espère un jour devenir n°1 mondial et suivre les traces d’un certain Timo Boll. Ce dernier a d’ailleurs évoqué les comparaisons qui les lient.
Pour l’heure, il accuse encore un retard conséquent sur Wang Chuqin, indétrônable dans le classement de l’ITTF. Ne comptez cependant pas sur lui pour lâcher l’affaire. Après tout, à 18 ans seulement, Félix Lebrun a encore de longues années devant lui pour régner sur le ping mondial. Les prouesses qu’il a réalisées jusqu’à présent permettent en tout cas de se montrer optimiste vis-à-vis de cet objectif qu’il nourrit.
En effet, à un âge où l’immense majorité des joueurs débutent simplement leur carrière professionnelle, le virtuose français présente déjà un palmarès conséquent. Son plus gros fait d’arme reste sans doute la médaille de bronze remportée aux Jeux Olympiques de Paris. Face à tant de précocité, bon nombre d’experts ont dès lors tendance à le rapprocher de Timo Boll, la légende allemande devenue n°1 mondial à 21 ans.
Timo Boll s’épanche sur le cas Félix Lebrun
Désormais retraité, Boll a malgré tout suivi avec attention l’ascension de Félix Lebrun. Interrogé à son sujet par le Kölner Stadt–Anzeiger en marge du WTT Champions de Francfort, il a évoqué les parallèles qui les unissent, d’abord en se différenciant de lui :
Timo Boll : La grande différence, c’est que moi, quand j’avais 15 ans, je ne faisais deux entraînements par jour que deux fois dans la semaine.
À part ça, je jouais simplement de temps en temps avec quelques potes. Félix, lui, a déjà passé bien plus d’heures à la salle à 18 ans que moi au même âge.
Bien plus studieux et dévoué au ping que son illustre aîné dans son adolescence, le prodige tricolore pourrait donc en récolter les fruits et atteindre les sommets de son sport de manière encore plus précoce.
D’ailleurs, selon Boll, là ne serait pas le seul avantage dont dispose les frères Lebrun. Ces derniers auraient en effet grandi dans des conditions idéales pour progresser grâce à leur père et leur oncle, tous deux anciens joueurs professionnels. Un cadre qui se rapprocherait de celui propre aux jeunes joueurs d’Asie :
Timo Boll : Les Asiatiques poussent notre sport de manière brutale. De nos jours, même les enfants de huit ou neuf ans sont entourés d’une grande équipe. C’est pourquoi tous les Européens qui veulent jouer au plus haut niveau ont besoin de conditions particulières. Les Lebrun bénéficient de leur structure familiale. En ce qui me concerne, une équipe entière de Bundesliga a déménagé dans ma ville natale.
Les ingrédients semblent donc réunis pour que Félix prenne la relève de son prestigieux homologue allemand.
Bercé dans l’univers du ping à Montpellier, Félix Lebrun se distingue ainsi de l’icône Timo Boll, dont la formation s’est avérée moins intensive selon ses dires. À voir si cela permettra au Français d’accéder au trône mondial encore plus tôt que lui.