Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Avant d’arriver à Arsenal et d’écrire l’histoire du club et du football anglais, Arsène Wenger exerçait au Japon. Pendant 18 mois, il avait dû s’adapter à une nouvelle culture, tout en essayant de développer le sport dans le pays. Il a été clair sur cette expérience.
Dans le monde du football, au très, très haut niveau, toutes les carrières se ressemblent plus ou moins. Il y a d’abord des débuts dans un club « modeste », suivi d’un long passage dans les plus grandes institutions, des titres collectifs et individuels, puis une pré-retraite dans un pays un peu plus « exotique ». Lionel Messi aux États-Unis et Cristiano Ronaldo en Arabie saoudite sont des bons exemples de cela.
Ce qui fait d’Arsène Wenger un cas singulier dans le milieu, c’est qu’il a ajouté une étape peu commune à sa carrière d’entraineur. Après trois saisons à l’AS Nancy Lorraine et sept à Monaco, et avant de rejoindre Arsenal pour le plus beau chapitre de sa vie professionnelle, il avait décidé de s’envoler pour le Japon, pays qui ne vibrait pas franchement pour le football à cette période.
Arsène Wenger cash sur la vie au Japon
En deux années passées au Pays du Soleil Levant, le Strasbourgeois de naissance avait remporté une Coupe de l’Empereur et une Supercoupe du Japon, preuve d’une adaptation rapide à cette nouvelle culture. Il s’était exprimé sur le sujet en 2020 dans une passionnante interview pour VA Plus, en dévoilant notamment les clés du succès à l’autre bout du monde :
Un entraineur, quand il arrive dans un pays avec une culture aussi différente, doit d’abord avoir le souci de s’adapter à la culture locale et de comprendre comment marche la société, quelles sont les priorités. Après, il doit trouver un compromis entre ce qu’il veut, et ce que les gens sont habitués à faire. Les Japonais prenaient des bains chauds à la veille des matchs, alors qu’en Europe on s’arracherait les cheveux là-dessus.
Eux font ça depuis qu’ils sont gamins, donc ça ne les dérangeait pas. Par contre, l’intensité de l’entrainement, la nourriture, la préparation, là-dessus je ne transigeais pas. Je suis encore en relation avec la Fédération et j’ai encore des contacts avec mon club au Japon. Ils ont vu que j’essayais de faire les choses correctement et de contribuer au développement du football dans le pays.
Arsène Wenger n’était pas arrivé au Japon avec la volonté de bouleverser toutes les habitudes des joueurs et d’imposer sa méthode occidentale. À Nagoya, il acceptait les bains chauds à la veille des matchs, c’était la coutume locale, et il compensait en imposant un cadre sur la préparation ou l’intensité des entrainements. Un grand entraineur est avant tout un grand manager.
Contrairement à d’autres, Arsène Wenger n’avait pas attendu la fin de sa carrière en Europe pour découvrir des destinations exotiques. Il était arrivé au Japon avec l’espoir de développer ce football, sans forcément vouloir changer la culture locale.