Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Joueur de grand talent au milieu de terrain, et probablement sous-côté du fait qu’il ait été barré par Zinédine Zidane en équipe de France, Johan Micoud a mené sa carrière avec panache et goût du risque. Ce fut notamment le cas lors de sa signature au Werder Brême, qui l’a projeté dans la culture allemande. Et au bout de 4 ans, c’est avec une perception claire et nette que le Cannais est reparti d’outre-Rhin.
Meneur de jeu à l’ancienne, dans un poste qui n’existe malheureusement plus vraiment, Johan Micoud était à la fois un artiste du ballon, et un gagneur. Le joueur a d’ailleurs gagné des trophées dans quasiment tous les clubs où il est passé, mais c’est bel et bien en Allemagne qu’il a laissé sa plus grosse empreinte.
Johan Micoud vite tombé amoureux de l’Allemagne
Arrivé en 2002 en provenance de l’Italie, Micoud s’est retrouvé presque par hasard dans ce club certes prestigieux, mais qui ne figure pas parmi les mastodontes en Bundesliga. Dans un entretien accordé à « Girondins 4 Ever », il expliquait la genèse de ce transfert :
Klaus Allofs (directeur sportif, ndlr) m’explique qu’il leur manque un point d’appui, un joueur qui fasse jouer les autres, un joueur dans mon style. 3 jours après je pars à Brême pour voir le coach, voir un peu ce qu’est la ville, et ça se fait le 30 août. En 4 jours ça a été réglé, et c’était chaud. Tu pars d’une saison à Parme un peu compliquée, tu vas te relancer à Brême. Quelques années plus tard, mon frère m’a dit : « Putain, quand tu es parti à Brême, je pensais que c’était fini, on se demandait ce que tu allais foutre là-bas… » C’est la vérité, même moi…
Mais là, c’est la rencontre avec des mecs, qui m’ont fait me dire qu’il fallait partir dans un truc comme ça. Le club avait mal débuté, c’était la deuxième ou troisième journée, on n’était pas très bien. Et puis là, je trouve un groupe fantastique, qui en une semaine m’accepte comme si j’avais été toujours là. Il y a quinze nationalités différentes, ça partait en vrille, ça chambrait, ça déconnait… Et puis ça part direct.
Du côté de Brême, Micoud s’impose directement dans le coeur des fans, et glane un titre de champion d’Allemagne en 2004, ainsi qu’une coupe d’Allemagne la même année. Et s’il est ensuite revenu finir sa carrière aux Girondins de Bordeaux, le maestro n’a jamais oublié ni l’affection du public à son égard, ni la droiture et la loyauté qu’il a trouvées chez les Allemands :
Un mec colle des autocollants partout en Europe. Ils ont fait des tee-shirts, il y a une continuité… Mais c’est très allemand, il y a un vrai respect pour les sportifs et ce qu’ils ont pu amener au club. L’Allemand est vraiment très respectueux de ça. On a refait des jubilés ensuite au stade, et tu as 45000 personnes… Le stade est plein à craquer, il y a un hommage fantastique qui est fait. C’est une culture de l’ancien dont on devrait un peu s’inspirer ici
Comme l’écrasante majorité des joueurs français qui sont passés par l’Allemagne, de Bixente Lizarazu à Franck Ribéry en passant par Willy Sagnol, Youri Djorkaeff et consorts, Johan Micoud a gardé un excellent souvenir de cette aventure. Très réspectueux de la culture allemande, le milieu de terrain est toujours accueilli en patron lorsqu’il revient à Brême. Et c’est parfaitement normal !