Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Devenu un pion majeur dans le Bayern Münich des années 2000, Willy Sagnol a fait de l’Allemagne son pays d’adoption. Il y a quelques années, l’ancien latéral s’était ainsi exprimé sur la spécificité de cette nation, et la raison pour laquelle, selon lui, peu de joueurs français tentent l’aventure du côté de la Bundesliga. Des explications clairvoyantes, comme d’habitude avec lui.
Bien qu’il ait fait ses gammes à Saint-Etienne puis à Monaco, c’est bel et bien au Bayern Münich que Willy Sagnol a disputé le plus gros de sa carrière. En Bavière, le Stéphanois de naissance a empilé les trophées, glanant notamment 12 titres domestiques (!), et une Ligue des Champions. Alors forcément, le souvenir de ses années allemandes est forcément vivace.
Willy Sagnol évoque la situation des Français en Allemagne
Interrogé par RMC Sport en 2013, Sagnol avait loué les mérites de la culture allemande et de leur approche du football, comme son ancien coéquipier Bixente Lizarazu. L’actuel coach de la Géorgie avait touché du doigt le fait que moins de joueurs tricolores tentent l’aventure outre-Rhin par rapport, par exemple, à la Premier League. Deux raisons l’expliquent à ses yeux :
On touche à un débat autre que le jeu. Les commissions d’agent sont beaucoup plus faibles en Allemagne qu’en Angleterre. Ce n’est pas la seule explication mais c’en est une grosse. Et puis la pression médiatique est très forte aussi en Allemagne autour du Bayern et de Dortmund notamment. Quand ils perdent, ça fait du bruit.
Pour autant, il n’a pas échappé à Sagnol que les Français qui ont bel et bien tenté l’aventure en Allemagne y ont pratiquement tous rencontré le succès (et c’est également vrai depuis, avec par exemple Kingsley Coman ou encore Benjamin Pavard). Pas un hasard selon le quadragénaire :
Bixente Lizarazu, Franck Ribéry, Valérien Ismaël, Johan Micoud, moi… La plupart des Français qui sont partis en Allemagne, ont réussi. Ils se sont tous fait un nom. Ils ont été acceptés par les Allemands.
Une fois en Allemagne, plus personne ne voulait repartir. Il y a des raisons à ça. Il y a le respect de l’homme avant le respect du joueur. C’est difficile de la comparer à d’autres championnats. En Italie ou en Angleterre, les joueurs changent de clubs au bout d’un an. En Allemagne, les joueurs restent longtemps dans leur club.
Les mots ne trompent pas : Sagnol reste très attaché à la vision allemande, et à ce qu’il appelle le « football affectif » qui y est prôné. Il faut dire que l’Allemagne lui a bien rendu ce respect en adoubant totalement Sagnol, qui est toujours salué chaudement par les fans lorsqu’il est de passage du côté de l’Allianz Arena. Et à juste titre.
Les joueurs français passés par l’Allemagne se montrent généralement très élogieux vis-à-vis de cette expérience, et Willy Sagnol ne fait pas exception. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Français a continué à vivre quelques années outre-Rhin après la fin de sa carrière. Car là-bas, il est désormais comme à la maison !