Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
À jamais lié au FC Barcelone, Andrés Iniesta a néanmoins passé une bonne partie de sa fin de carrière au Japon, où il évoluait au Vissel Kobe. Pour France Football, il a d’ailleurs accepté de retracer cette période et l’attitude des Japonais à son égard.
En tenant compte de son passage au centre de formation blaugrana, ce sont pas moins de 22 saisons qu’il a passées dans les rangs du FC Barcelone. Pas étonnant, dès lors, qu’Andrés Iniesta reste encore aujourd’hui assimilé au club catalan dans l’opinion publique. Cela dit, ce n’est pas sur place, ni même en Espagne qu’il a vécu les dernières années de sa carrière. Plusieurs d’entre elles ont ainsi eu lieu… au Japon.
Andrés Iniesta livre le fond de sa pensée sur les Japonais
En mai 2018, après seize saisons disputées dans l’équipe première du Barça, Iniesta annonce sa signature au Vissel Kobe, club de première division japonaise. Désireux de contribuer au développement du football nippon, mais aussi de découvrir une nouvelle culture loin de l’Espagne, le mythique milieu de terrain n’a pas été déçu. Notamment vis-à-vis des fans japonais et de leur comportement, qu’il révèle à France Football :
Andrés Iniesta : Les fans japonais m’ont conquis dès le premier jour, en particulier le groupe Eleven Stones, qui est toujours derrière l’équipe. L’ambiance était toujours positive. Quand vous ne gagnez pas, ils ne vous crient pas dessus et ne vous insultent pas. Dans tous les stades, il y a une foule formidable et très respectueuse.
De quoi le changer des supporters européens parfois très hostiles dans leurs réactions.
D’ailleurs, ce contraste ne s’observait pas uniquement dans les stades selon Don Andrés. En effet, ce dernier jouissait selon ses dires d’une grande tranquillité dans les rues de Kobe :
Andrés Iniesta : Vous pouvez être assis tranquillement avec votre femme et vos enfants à la terrasse d’un café et, même si vous sentez que les gens vous observent discrètement, ils ne viennent pas vous interrompre dans vos activités. Ils se contentent d’attendre leur moment.
Néanmoins, ce respect propre à la culture japonaise a pu engendrer des scènes quelque peu cocasses :
Andrés Iniesta : Il m’est arrivé de marcher dans la rue, de me retourner et de me rendre compte qu’il y avait quinze ou vingt personnes derrière moi, qui me suivaient et voulaient me demander un autographe ou une photo. Je pense qu’ils se comportent comme ça à moitié par timidité et à moitié par respect. Ils ne veulent pas déranger, ne souhaitent pas s’imposer.
Il faut quoi qu’il en soit croire que ce genre d’attitude n’a pas déplu à l’ex-international espagnol, lui qui n’a rejoint les Émirats Arabes Unis qu’en 2023 pour y conclure sa brillante carrière.
Habitué à devoir composer avec les dérives des fans barcelonais et espagnols et de leur passion, Andrés Iniesta a dès lors pu se montrer surpris par le respect témoigné par les Japonais. Une différence culturelle à laquelle n’échappe donc pas le football.