Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Longtemps affilié à la NBA, Evan Fournier a vu la grande ligue se transformer au fil des années. Invité de l’émission NBA Undrafted, l’international français est revenu sur ces changements en se servant notamment de l’exemple de Chris Paul.
Désormais de retour en Europe, Evan Fournier peut se vanter d’avoir mené une belle carrière en NBA. Il n’a certes jamais fait mieux qu’un premier tour de playoffs et son parcours aux États-Unis s’est achevé en eau de boudin, mais on parle quand même de 704 matchs de saison régulière en douze saisons sous le maillot des Nuggets, du Magic, des Celtics, Knicks et enfin Pistons au cours de la campagne 200-23.
Autant dire que l’arrière français a bien roulé sa bosse dans la grande ligue et qu’il a pu observer de près l’évolution de la balle orange sur place. Celle-ci concerne notamment le rôle des joueurs sur les lignes arrières qui a beaucoup changé par rapport aux années 90 et 2000, dont les représentants sont désormais extrêmement rares comme il l’a récemment expliqué dans le cadre de l’émission NBA Undrafted :
Evan Fournier sans filtre sur l’évolution du jeu
Sincèrement des meneurs gestionnaires, franchement le seul maintenant qui me vient (à l’esprit) c’est Chris Paul. Je pense que à Chris Paul, il est exceptionnel, il fait ce que personne d’autre fait. (…) T’as besoin d’un point guard qui soit agressif, qui peut mettre des tirs, qui peut gérer parce que sinon, personne ne va réellement le défendre et après ça va créer aucun décalage.
Pour être honnête, tu peux trouver ton rythme sans avoir besoin d’un meneur de jeu qui fait les bonnes passes. C’est à dire que maintenant, on est dans une ère où tout le monde peut prendre des pick and rolls, tout le monde est agressif et donc c’est de la responsabilité de chacun de faire le bon play. S’il y a un gars ouvert, tu lui passes la balle et s’il y a une skip à faire, voilà.
Maintenant, c’est de plus en plus de combo guards et de joueurs qui peuvent vraiment changer de position sur le terrain. Et après c’est à nous de lire les situations. Mais par exemple quand on est en Équipe de France, quand sur le terrain je suis avec Nico (Batum) et Nando (De Colo), qu’on se partage la balle à trois et il n’y a pas réellement de meneur, parce qu’on a tous des aptitudes à vraiment lire le jeu etc. C’est ça qu’il faut qu’on arrive à faire de plus en plus.
Il est vrai que dans une ère où les backcourts sont désormais bien plus synonymes de scoring que de distribution pure, le Point God de San Antonio fait à la fois figure d’OVNI et de dernier des Mohicans. De quoi cependant aussi lui valoir beaucoup de respect de la part de ses pairs, y compris Fournier. Le coéquipier de Victor Wembanyama appréciera.
Bien des choses ont changé en NBA et les vestiges des années 2000 sont désormais très rares. Chris Paul en fait partie du côté des meneurs et incarne même une génération de postes 1 très différente de l’ère actuelle, selon Evan Fournier.