Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Encore triomphante aux Jeux Olympiques à Paris, Simone Biles s’impose toujours plus comme la plus grande gymnaste de tous les temps. Médaillée d’or à Athènes en 2004, la Française Émilie Le Pennec s’est montrée très clair à son sujet pendant le tournoi.
Jusqu’où peut-elle encore aller ? C’est là toute la question quand on se penche sur le cas de Simone Biles. La gymnaste est désormais âgée de 27 ans, ce qui est théoriquement synonyme de retraite ou au moins de grosse baisse de régime sur le plan sportif… mais ce n’est pourtant pas franchement le cas de l’Américaine qui a gagné trois médailles d’or aux Jeux Olympiques de Paris, ce qui lui en fait désormais huit au total.
À n’en pas douter, la natif de Columbus dans l’Ohio est une légende de la discipline, peut-être même la GOAT. Pas seulement pour ses performances mais aussi pour son impact extra-sportif, elle qui a témoigné dans l’horrible affaire Larry Nassar et qui n’a pas caché ses soucis psychologiques à Tokyo, en 2021. C’est en tout cas ce qu’affirmait l’ancienne gymnaste française Émilie Le Pennec auprès de RMC Sport, pendant les JO :
Émilie Le Pennec dithyrambique sur Simone Biles
Elle a révolutionné notre sport. Elle le démontre en ayant donné son nom a des acrobaties que seule elle propose. Elle force les gymnastes à élever leur niveau, à essayer de comprendre comment elles fonctionnent pour tenter de l’égaler, ou en tout cas de s’en rapprocher. Rien que pour ça, elle force le respect. Aussi pour avoir porté haut la santé mentale dans le sport.
Elle avait la possibilité d’utiliser sa voix pour des sujets et elle l’a fait sur des choses qui sont tellement importantes. Chez les féminines, il y a quatre agrès et puis il y en a un cinquième : le mental. C’est parfois difficile à gérer et c’est bien qu’elle en ait parlé.
Quand on sait tout ce que Biles a traversé, impossible en effet de nier que la superstar a des nerfs en acier trempé.
Ayant mis prématurément fin à ses JO il y a trois ans, elle a mis un peu de temps avant de vaincre ses démons et de retrouver du plaisir à la salle. Tout n’a d’ailleurs pas été parfait non plus à Paris, puisqu’elle a fini deuxième au sol et même seulement cinquième à la poutre. Titré à Athènes il y a deux décennies, Le Pennec affirme pourtant que l’intéressé n’en a pas souffert, elle qui fait aussi preuve d’un grand fair-play :
Il n’y a pas du tout de déception dans le sens où on n’aurait jamais pensé qu’elle puisse être là aujourd’hui avec encore tant de médailles autour du cou, elle revient de très loin. Je pense qu’elle-même ne pensait pas retrouver la passion ni se refaire plaisir comme elle s’est fait plaisir. Je ne l’ai pas vue déçue, elle avait un grand sourire. Je pense qu’elle est aussi heureuse que Rebeca Andrade ait sa médaille d’or (au sol).
Émilie Le Pennec ne salue pas seulement le niveau sportif de Simone Biles, mais aussi le rôle de pionnière qu’elle a joué au sein de sa discipline ces dernières années. Une chose est sûre, l’Américaine a marqué le monde du sport comme peu d’athlètes avant elle.