Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Coureur d’exception et chouchou du public durant toute sa carrière, Richard Virenque est monté aussi haut qu’il est tombé bas. Forcément toujours impacté par l’affaire Festina, le grimpeur n’avait pas caché sa colère suite aux aveux de Lance Armstrong en 2013. Au point de lâcher une accusation à demi-mot plutôt osée…
Sept fois meilleur grimpeur du tour de France, deux fois sur le podium en 199§ et 1997, Richard Virenque a ensuite vu la route lui être barrée par un certain Lance Armstrong. Le problème ? Lui a été épinglé pour dopage, tandis que le Texan a longtemps pu échapper aux contrôles positifs…
Richard Virenque estime que Lance Armstrong a été protégé
Interrogé par Europe 1 après les fameux aveux de l’Américain en 2013, Virenque n’avait pas masqué son dégoût vis-à-vis de la différence de traitement entre lui, jeté en pâture lors de l’affaire Festina, et Armstrong, passé entre les mailles du filet. D’après le Français, « Le Boss » a de toute façon toujours été mis sur un piédestal :
Quand je gagne et qu’il était Maillot Jaune, on avait acheminé un hélicoptère pour qu’il rentre à son hôtel au plus vite, et moi, j’étais rentré en voiture. Armstrong a été bichonné et épaulé.
Encore meurtri d’avoir été traîné dans la boue tandis que d’autres ont échappé au tribunal populaire, Virenque poursuivait dans les colonnes du « Parisien » :
Avant son cancer, je ne l’avais jamais vu rivaliser avec qui que ce soit en haute montagne. Qu’il nous mate ensuite de la façon dont il nous a matés, ce n’était pas normal. Le dopage dans le cyclisme, je l’ai porté pendant trois ans sur ma gueule pendant que lui brillait de tous ses feux.
Ce cancer, justement, est source d’interrogations pour Virenque. Au micro d’Europe 1, il déclarait ainsi :
Pendant 14 années, il a pu avoir de gros appuis pour faire tout ça… Moi-même, je me pose la question : est-ce qu’un jour il a bien eu le cancer ? Parce que peut-être que tout ça était organisé.
Des propos lourds, que certains qualifieraient peut-être même de graves, quand on sait qu’Armstrong a été diagnostiqué en octobre 1996 d’un cancer des testicules, avec métastases au poumon, à l’abdomen et au cerveau, avec moins d’une chance sur deux d’en sortir vivant.
Pour rappel, Armstrong a admis s’être dopé dès 1992, n’excluant d’ailleurs pas un possible lien avec son cancer. Tout cela ne l’a pas empêché de remettre le couvert une fois guéri, et cela jusqu’en 2005 – selon ses dires.
Lance Armstrong a-t-il bénéficié de complicités au sein du monde du cyclisme durant de longues années ? C’est fort probable. Est-il allé jusqu’à orchestrer toute cette machination dès 1996 en inventant un cancer, lui dont l’apparence après les séances de chimiothérapie faisait pourtant peine à voir ? C’est l’accusation à demi-voilée de Richard Virenque.