Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Né aux États-Unis et titulaire d’un passeport américain, Bob Cousy affiche cependant des liens indéfectibles avec la France. Le Hall of Famer s’est dès lors rendu dans l’Hexagone à plusieurs reprises et s’est exprimé sur ces venues pour Basket Europe.
S’il fallait simplement se fier aux livres d’histoire, le premier joueur NBA tricolore reste et restera toujours Tariq Abdul-Wahad. Pourtant, un autre ancien arrière né de parents français a foulé les parquets de la ligue… 47 ans plus tôt. Et non des moindres. Le 1er novembre 1950, un certain Bob Cousy effectuait ses débuts sur le circuit avec les Celtics, avant d’en devenir au fil des années l’une des plus grandes légendes.
Bob Cousy s’épanche sur ses rapports étroits avec la France
Sextuple champion NBA, MVP en 1957, nommé All-Star à 13 reprises, meilleur passeur de la ligue à l’issue de huit saisons… Cousy présente l’un des plus beaux palmarès de tous les temps. Palmarès qui lui a permis d’intégrer le Hall of Fame et que bon nombre de fans connaissent, à l’inverse de ses origines françaises. Le glorieux meneur les a pourtant évoquées en longueur dans un entretien accordé à Basket Europe :
Bob Cousy : Le français était ma première langue et je l’ai toujours parlé à la maison. J’ai appris l’anglais dans les rues de New York City. (…) Quand je vivais à New York et que j’étais avec ma mère à la maison, les voisins m’interpellaient par la fenêtre en me disant, « Hey, flenchy ! » pour moquer mon incapacité à prononcer les « r ».
Cela dit, Cousy n’est venu que rarement dans l’Hexagone dans sa vie.
Certains de ces séjours ont été effectués avec son épouse, qui aurait noté chez lui un changement intéressant dans sa personnalité :
Bob Cousy : Une fois ma femme m’a dit : quand tu vas en France, ta personnalité change. Je lui ai demandé ce qu’elle entendait par là. Elle m’a répondu que je devenais plus expressif.
« Lorsque tu parles, tu utilises beaucoup tes mains, tu prends le style français ! » (Rires) J’ai eu la chance de beaucoup voyager dans le monde et dans les autres pays, je n’ai jamais eu le même feeling. C’est incroyable, mais c’est comme si à chaque fois je revenais à la maison, j’étais relax. Bien sûr, le fait que je parlais français couramment me rendait plus à l’aise quand je venais en France.
C’est difficile pour moi d’expliquer tout ça mais quand j’étais enfant, je parlais et je pensais en français et là, je retournais à mes racines.
Des racines qui l’ont d’ailleurs poussé à se qualifier lui-même de « premier Français de l’histoire de la NBA » au moment d’adresser un message ô combien symbolique à Victor Wembanyama.
Élevé à New York par des parents français et dans un foyer francophone, Bob Cousy se réjouissait à l’idée de revenir en France dès qu’il en avait l’occasion. Une joie qui se traduisait semble-t-il par une expressivité accrue et un sentiment de bien-être unique.