Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Toujours empreint d’une certaine spontanéité, Henri Leconte peut parfois avoir des mots qui dépassent sa pensée. Ce fut le cas il y a de longue années suite au contrôle positif qui a tant fait parler de Richard Gasquet. Des paroles impardonnables aux yeux de Nelson Monfort, qui n’avait clairement pas loupé « Riton »…
C’est en 2009 que le ciel est tombé sur la tête de Richard Gasquet. Alors qu’il vivait déjà une période difficile en raison de blessures à répétition à seulement 23 ans, le tricolore avait été contrôlé positif à la cocaïne en marge du tournoi de Miami. Un choc pour celui qui a toujours clamé son innocence, et qui expliquait récemment :
C’était horrible. Tu allumes la télévision, tu te vois tout le temps. Je pars acheter L’Équipe Magazine, et je vois en titre Miami Vice. Une boucherie. Ce qu’a dit Henri Leconte ? Il a eu une réaction complètement conne. J’ai eu envie de le tuer sur le coup. Aujourd’hui ça va, on s’est expliqué. Il sait qu’il a dit une connerie.
Le tacle appuyé de Nelson Monfort à Henri Leconte
La réaction « complètement conne » en question, c’était la suivante. Bien loin de prendre la défense de Gasquet, qui avait évoqué (et qui maintient à ce jour) une consommation accidentelle, Leconte l’avait enfoncé :
Quand on joue avec le feu, on se fait prendre, qu’il assume les conséquences, si c’est bien sûr confirmé. Je suis contre toute drogue, je trouve ça dramatique. C’est dommage, il va briser sa carrière, qui était déjà entamée par beaucoup de blessures. Je ne cautionne pas, je suis contre, et il doit assumer.
Cette prise de parole avait envoyé une onde de choc sur la planète tennis, d’autant que la majorité de ceux qui avaient pris la parole étaient plutôt venus au soutien de Gasquet. Ce fut notamment le cas de Rafael Nadal, qui n’était pas obligé de s’exposer ainsi, et qui a signé un geste d’amitié que le Bitterois n’a jamais oublié.
Pour Nelson Monfort, qui n’a jamais caché avoir une tendresse particulière pour Richard Gasquet et Gaël Monfils parmi les Français du circuit, Leconte aurait mieux fait de balayer devant sa porte. Sans trop en dire, le journaliste avait toutefois fait passer un message clair et net au micro d’Europe 1 au sujet de cette polémique. Et comme un John Isner au service, Nelson n’avait pas retenu ses coups :
Ça ne me m’étonne pas de la part de Leconte, ce n’est pas le joueur le plus confraternel que je connaisse ! Forget, Santoro, Monfils, les vrais amis, ont dit exactement l’inverse. Qui est Henri Leconte pour s’ériger en censeur ? Est ce que Leconte est exempt de tout reproche dans sa carrière ? Peut-il donner des leçons de conduite à Gasquet ? Je suis certain de l’inverse !
La confraternité entre les tennismen français issus de différentes générations n’a pas toujours été au rendez-vous, et Richard Gasquet l’avait d’ailleurs fait remarquer au détour d’une explication sur sa brouille avec Henri Leconte. Si de l’eau est passée sous les ponts depuis, Nelson Monfort a eu bien du mal à digérer cette sortie qu’il estime très malvenue de la part du sexagénaire !