Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Si les amateurs de rugby ont très rapidement su qu’ils avaient à faire à un phénomène, Antoine Dupont n’a pas tout de suite cassé le plafond de verre qui l’empêchait de devenir une star nationale aux yeux du grand public. C’est désormais chose faite, et le Toulousain est bien conscient que sa vie a changé, lui le natif d’une bourgade du sud-ouest. Il s’est d’ailleurs confié avec franchise à ce sujet.
Antoine Dupont n’aime pas forcément la lumière, mais il ne peut plus faire autrement. Avec son palmarès déjà long comme le bras, le meilleur joueur World Rugby de l’année 2021 est plus que jamais le visage d’un rugby français qu’il ambitionne de rendre encore plus populaire. Et évidemment, son coup de maître lors des Jeux Olympiques s’inscrit pleinement en ce sens.
D’une nature timide et réservée, ce qui lui vaut quelques comparaisons à un certain Zinédine Zidane, Dupont a toutefois dû évoluer en même temps que sa célébrité. C’est ainsi qu’il étend son empire hors des terrains, en étant par exemple récemment devenu égérie de Louis Vuitton. Et ça, ses proches n’auraient pas parié dessus il y a 10 ans !
Antoine Dupont évoque le basculement de sa vie à Toulouse
Interrogé par « Rugby Pass », le demi de mêlée a en effet fait savoir que c’est à son arrivée dans la ville rose, en 2017, à l’âge de 21 ans, qu’il a été sensibilisé pour la première fois à la mode :
Maintenant, j’aime ça. J’ai découvert ce monde en arrivant à Toulouse. Dans les vestiaires j’ai vu des gars arborer des tenues assez surprenantes parfois (rires). J’ai eu l’occasion d’assister à des défilés de mode, et ça m’intéresse toujours de découvrir d’autres domaines, hors du terrain.
Désormais, Dupont a pleinement intégré les artifices de l’apparence à sa routine quotidienne, comme il l’a confié à « Horace » :
Si je fais attention à mon apparence ? Pour être honnête, de plus en plus : avant je m’en foutais un peu, mais on est de plus en plus exposé en tant que joueur, donc il faut faire attention. J’ai mon gel douche, mon shampoing, mon dentifrice, une cire plutôt mate pour me coiffer aussi, et un peu de crème hydratante. J’ai souvent la peau sèche avec les douches à répétition, donc je dois faire attention à bien m’hydrater.
Conscient d’être devenu une star au-delà de son sport, Dupont garde pour autant la tête froide. Dans un entretien accordé à « France Info », il dévoilait la limite qu’il s’est fixée et à laquelle il ne déroge pas :
Au quotidien, il faut arriver à faire le tri, à bien s’entourer. Ce n’est pas évident car, quand il y a beaucoup de médiatisation autour de soi, il y a beaucoup de sollicitations. C’est important pour moi de recueillir les avis des gens qui me connaissent réellement, comme les amis proches ou la famille, qui donnent de bons conseils.
La limite, c’est que ça n’empiète pas sur ma performance sportive et sur l’état de santé. Si un jour, on sent qu’on a besoin de récupérer, qu’on a besoin de faire des soins, il ne faut surtout pas privilégier une opération commerciale, peu importe les conséquences. Il faut arriver à garder ce leitmotiv et à ne pas s’éparpiller. C’est aussi pour ça qu’il faut être bien accompagné.
Parce qu’il a la tête sur les épaules, qu’il est intelligent et bien entouré, Antoine Dupont a parfaitement géré ses changements de statut successifs, de Lannemazan à Toulouse, de Toulouse à l’équipe de France, et de l’équipe de France à un statut de star nationale adorée par les Français. Un modèle du genre, à qui on ne peut souhaiter que de continuer à rester aussi simple et à empiler les titres !