Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Sacré champion olympique du 200 mètres brasse à Tokyo, Zac Stubblety-Cook n’a pas été en mesure de défendre son titre aux Jeux de Paris 2024. Privé de ce bonheur par Léon Marchand, il n’a pas fait dans le détour au moment d’évoquer le Français.
Il n’a laissé que des miettes. Affamé durant les Jeux Olympiques de Paris, Léon Marchand s’est montré impitoyable envers la concurrence. Ainsi, sur les quatre courses auxquelles il a pris part en individuel, ce sont tout simplement quatre médailles d’or qu’il a rapportées à la France. Seuls les relais ont dès lors permis à certains de ses adversaires de célébrer à leur sortie de l’eau.
Plus fou encore, le prodige de la natation tricolore s’est offert deux sacres en l’espace de quelques heures le 31 juillet. Tout d’abord après une remontée épique sur 200 mètres papillon, puis avec davantage de contrôle sur 200 mètres brasse. La fatigue accumulée ce jour-là ne lui a donc pas fait défaut lors de cette seconde épreuve, n’en déplaise à son principal rival, à savoir Zac Stubblety-Cook.
Le discours clairvoyant de Zac Stubblety-Cook sur Léon Marchand
Champion olympique du 200 m brasse à Tokyo, Stubblety-Cook savait que la défense de son titre s’annonçait compliquée à Paris. Il s’était d’ailleurs montré clair sur ce point avant la course, lui qui se méfiait forcément de Marchand. The Guardian rapporte :
Zac Stubblety-Cook : C’est une menace, absolument. Il s’entraîne avec Bob (Bowman), donc il a un sacré moteur derrière lui.
La suite des événements ne l’a donc pas fait mentir, puisque c’est bien son homologue français qui a levé les bras et pris sa succession. Ce, avec un record olympique à la clé, décroché via un chrono de 2:05.85. Relégué à pratiquement une seconde, l’Australien s’est quant à lui contenté d’une médaille d’argent et n’a pas boudé son plaisir, conscient de la supériorité de son bourreau :
Zac Stubblety-Cook : J’étais ravi de ce résultat. D’être revenu à un chrono de 2mn06, c’est génial, et Léon est le compétiteur ultime donc en ce qui me concerne, j’étais absolument ravi. J’ai tout donné dans le bassin. En ayant vu Léon terminer en 2:05.8, je ne peux pas me plaindre parce que c’est un meilleur temps que mon record personnel.
Lucide sur ses capacités et sur le retard qu’il accuse par rapport au nageur toulousain, Stubblety-Cook s’est donc montré beau joueur. Ce, malgré un finish canon qui lui a permis de réduire l’écart et d’en plaisanter après coup :
Zac Stubblety-Cook : Si on m’avait donné 20 mètres supplémentaires, j’aurais peut-être pu le rattraper !
Plutôt que se plaindre de la perte de son titre olympique, Zac Stubblety-Cook a accueilli avec bonheur sa médaille d’argent obtenue sur 200 mètres brasse aux JO de Paris. Il faut dire qu’avec Léon Marchand face à lui, il était difficile d’envisager meilleur résultat.