Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Revenu à la compétition dans le cadre d’une tournée chinoise qui l’a vu nager en Chine et en Corée du Sud, Léon Marchand s’est rassuré sur son niveau et a rappelé à tout le monde que la natation mondiale avait un nouveau patron. Mais au-delà du seul bassin, le jeune homme a surtout remarqué une grande différence entre l’Asie et la France. Et ce n’est pas pour lui déplaire…
Pour son retour tant attendu après ses Jeux Olympiques triomphants, Léon Marchand avait prévenu : il ne fallait pas s’attendre à grand chose. Pourtant, et malgré les 6 semaines de vacances qu’il s’était autorisé – une première pour lui -, le Français a signé un triplé en Chine sur 100m, 200m, et 400m 4 nages, avant de rééditer la même performance en Corée du Sud. Le tout avec une ribambelle de records.
De quoi inquiéter la concurrence, puisqu’à l’entendre, Marchand ne force même pas vraiment, lui qui se situe encore tranquillement en période de reprise :
Je n’attends pas grand-chose de ce que je fais en ce moment. Je m’éclate, j’essaie de répéter les courses… Ce n’est pas la même approche qu’aux Jeux, et je pense que j’en avais besoin pour me relancer.
Léon Marchand savoure son relatif anonymat
Outre ses performances sportives, l’enseignement principal qu’a tiré le Toulousain concerne finalement son bien-être. D’un naturel timide, il n’avait pas caché avoir eu du mal à gérer sa soudaine notoriété en France. Or, en Asie, la situation est bien différente.
Entre la Chine et la Corée, je peux me balader tranquille, je peux être spontané, je fais un peu ce que je veux… Personne ne me reconnaît donc ça me fait du bien, ce n’est pas comme la France.
Loin de la « Marchand-mania » qui s’est emparée de la France, le public coréen s’est montré nettement plus agité et excité pour les nageurs locaux que pour le tricolore. Pas de quoi déranger le principal intéressé, bien au contraire :
Il y avait tellement de pression sur les Jeux Olympiques que je pense que j’ai vraiment besoin de relâcher pour la saison qui arrive. Cela me fait du bien de faire des compétitions avec beaucoup moins d’enjeu.
Heureux d’avoir pu passer du temps avec bon nombre d’autres nageurs de très haut niveau présents lors de ces étapes (« j’ai pu me faire des potes, c’était trop bien », glisse-t-il), Marchand semble en fait savourer ce retour temporaire à sa vie d’avant. Une période de régénération qui n’est néanmoins que temporaire, puisque le Français a identifié sa première grosse échéance post-JO :
Il y a les Championnats du monde quand même en décembre, où je vais essayer de faire les meilleurs temps, de m’affûter vraiment, de faire une vraie période de charge d’entraînement avant, quand je rentrerai en France. Donc là, il y aura quand même de l’enjeu.
Passé en un claquement de doigts de relatif inconnu à superstar nationale, Léon Marchand ne le cache pas : s’éloigner de la France et de l’agitation qui y règne autour de lui est une véritable bouffée d’oxygène. Très heureux de cette accalmie en Chine puis en Corée du Sud, le Toulousain devrait bientôt regagner les Etats-Unis, où l’attend Bob Bowman. De quoi poursuivre son bonhomme de chemin sans fioritures, loin des projecteurs. Comme il l’aime.