Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il a évidemment joué en France, et brièvement en Espagne, Bixente Lizarazu a connu les plus belles années de sa carrière au Bayern Munich, d’abord entre 1997 et 2004, puis lors de la saison 2005-2006. De fait, le champion du monde 1998 connaît tout particulièrement bien l’Allemagne, pays sur lequel il a livré une analyse bien précise et tranchée.
Modèle de footballeur et de reconversion, Bixente Lizarazu peut être fier du chemin qu’il a parcouru. Il faut dire qu’en équipe nationale comme en club, le natif de Saint-Jean-de-Luz a tout gagné. Et c’est au Bayern de Munich qu’il a notamment enfin réussi à soulever la Ligue des Champions. Une réussite logique pour celui qui, d’emblée, a trouvé chaussure à son pied en Bavière.
Bixente Lizarazu très élogieux vis-à-vis de l’Allemagne
Si certains footballeurs peinent à s’adapter lorsqu’ils changent de pays et de culture, « Liza » n’a effectivement pas eu ce problème. En fait, il s’est très vite senti chez lui au pays de Beethoven, où il a changé de dimension. Une réelle proximité s’est nouée entre sa vision des choses et celle du peuple allemand, notamment dans le rapport au sport, lui le passionné bien au-delà du seul football :
La passion est énorme en Allemagne, mais pas déraisonnée. Dans les stades, on ne se tape pas dessus. C’est convivial et familial. Dans ce pays, on a la culture du sport mais aussi de la victoire. Si tu gagnes, tu rentres dans l’histoire. Ça dépasse d’ailleurs le foot. Si un type devient champion olympique de skeleton, un sport mineur, les gens le regarderont comme un dieu !
Plus largement, c’est surtout une mentalité similaire à la sienne que Lizarazu a trouvé outre-Rhin. La solidité mentale et la propension à ne pas tourner autour du pot en cas de problèmes l’ont séduit :
À mon époque, les Allemands fonctionnaient dans le rapport de force. Si tu te faisais bouger à l’entraînement, t’étais foutu. D’où la célèbre beigne que j’avais collée à Lothar Matthaüs, le capitaine du Bayern. Plus l’enjeu était fort, plus le footballeur allemand s’endurcissait mentalement. Contrairement au latin qui pouvait lâcher sous la pression.
Vous l’aurez compris : l’acolyte de Zinédine Zidane et Christophe Dugarry est fan de l’Allemagne et de tout ce qu’il a pu y trouver et apprendre. D’ailleurs, lors d’un passage sur les ondes de RMC en 2020, Lizarazu s’était à nouveau montré dithyrambique sur la puissance mentale de ses anciens partenaires :
Ce qui est fantastique, avec les Allemands, c’est qu’ils ont une capacité assez phénoménale à vite passer à autre chose. Mentalement, j’ai beaucoup appris en Allemagne, parce qu’ils ont une capacité à désacraliser un évènement qui est assez exceptionnelle. Cette décontraction tout en étant en même temps très concentrés, c’est assez dingue. En 2001, quand on gagne la Ligue des Champions, on n’a pas repensé une seconde à la finale perdue en 1999 dans le temps additionnel contre Manchester United.
Bixente Lizarazu ne l’a jamais caché, et l’a même clamé maintes et maintes fois : l’Allemagne lui a beaucoup appris, et lui a fait passer de nombreux caps à la fois en tant que joueur et en tant qu’homme. C’est donc avec un plaisir toujours particulier que « Liza » retourne outre-Rhin dès qu’il en a l’occasion. D’autant que là-bas, et ça ne surprendra personne, il a laissé un excellent souvenir.