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Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Champion olympique de natation, Alain Bernard connait les difficultés liées à son sport, et notamment sur le plan financier. À 41 ans, il vient de pointer du doigt les failles des fédérations et des clubs à ce niveau.
Avant Léon Marchand et ses 4 titres récoltés pendant les Jeux de Paris, avant Florent Manaudou, c’est Alain Bernard qui servait de tête d’affiche à la natation française masculine. Champion olympique sur 100 mètres nage libre à Pékin en 2008, il a également contribué à la médaille d’or sur 4×100 mètre nage libre 4 ans plus tard à Londres.
Mais comme tous les nageurs, Alain Bernard a connu les difficultés financières avant d’atteindre les sommets. C’est d’ailleurs un sujet qu’il a évoqué lors de son passage sur la chaine Sport en France. Il a notamment dénoncé une grosse faille au niveau des fédérations et des clubs pour tous les sports qui ne sont pas « professionnels ».
Alain Bernard dénonce le système français
Le statut de nageur professionnel n’existe pas. On commence à gagner notre vie dans ce sport quand notre image devient rentable. Moi j’ai commencé à gagner ma vie à partir de 2006 ou 2007 quand j’ai eu des résultats sur la scène internationale. Avant ça se pose la question de la couverture sociale. On voit des athlètes qui n’ont toujours pas cotisé à la retraite à 28 ou 30 ans. Ils n’ont pas d’expérience professionnelle, pas de diplôme…
Malheureusement, si tu n’arrives pas à performer et que tu n’as pas l’image, tu te retrouves à 30 ans dans la vie de tous les jours complètement désarmé. Je pense que c’est une faille dans l’accompagnement des fédérations, des clubs et des entraineurs. Ce qui importe vraiment, c’est la couverture sociale. Si vous n’avez pas de contrat de travail, vous devez payer vos propres charges.
Pour Alain Bernard, la France a encore un gros problème dans l’accompagnement de ses sportifs de haut niveau qui ne bénéficient pas du statut « professionnel ». Au niveau des fédérations et des clubs tout est vu sous le prisme de la performance, et personne ne s’inquiète du reste, que ce soit un diplôme ou la gestion des cotisations sociales.
Alors pour un Alain Bernard ou un Léon Marchand, combien de nageurs en France se retrouvent sans rien après une carrière sur la scène nationale ? À 41 ans, l’ancien champion olympique veut sensibiliser, et il pourra peut-être faire bouger les choses. On comprend pourquoi de plus en plus de jeunes partent aux États-Unis, où les facs s’occupent de l’éducation avec autant d’importance que le sport.
Tous les sports ne se valent pas financièrement en France, la preuve avec ce témoignage d’Alain Bernard. Visiblement, le seul moyen de vivre de la natation dans le pays est d’atteindre le très haut niveau international, et surtout d’avoir une bonne image.
