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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Championne olympique en 2004, Laure Manaudou reste à ce jour l’une des plus grandes nageuses françaises de tous les temps. Cela dit, la Lyonnaise conserve quand même de gros regrets quant à son parcours professionnel, comme elle l’a récemment avoué.
Encore aujourd’hui, son palmarès a de quoi faire pâlir de jalousie bon nombre d’athlètes. Trois médailles lors Jeux Olympiques dont une en or sur le 400m nage libre à Athènes, trois sacres de championne du monde ainsi que 18 autres sur le circuit européen, tous bassins confondus : Laure Manaudou a véritablement marqué de son empreinte les années 2000 dans le monde de la natation.
À ce jour, aucune autre Française n’est parvenue à se rapprocher d’une telle réussite au sein de la discipline, si ce n’est la regrettée Camille Muffat qui avait également été médaillée d’or en 2012 à Londres. Une chose est sûre, la grande soeur de Florent Manaudou demeure toujours aussi culte au sein du sport tricolore… même si cela ne lui pas forcément procuré des avantages après sa carrière.
Le gros regret de Laure Manaudou à propos de sa carrière
Étant donné son statut de légende, on aurait en effet pu penser que la native de Villeurbanne aurait le droit à certains privilèges de la part de la Fédération Française de Natation. Pourtant, lorsqu’il lui a fallu se réorienter après avoir pris sa retraite sportive, Manaudou s’est retrouvée isolée comme elle l’avait confié peu de temps après :
Je n’ai eu aucune proposition de la FFN. Après, ce n’est pas forcément ce qui m’intéresse. Je ne suis pas la seule dans ce cas-là. Ils se disent que ce n’est pas leur problème.
Pas très classe de la part de la FFN, d’autant que le sport en lui-même est considéré comme ingrat à cause des faibles revenus opposés à une charge de travail colossale.
Depuis, la trentenaire a su trouver d’autres façons de rester active, travaillant notamment comme consultante pour France Télévision dès que les Jeux Olympiques ont lieu. Plus récemment, elle s’est aussi lancée dans une carrière de kinésiologue, bien que la pratique suscite la polémique en France. Pour autant, elle confiait sans mal que cela lui permettait de combler un vide créé par sa carrière dans les bassins :
On fait du sport parce qu’on en a envie, mais je regrette d’avoir arrêté les cours à 14 ans. Je n’avais que la natation dans ma vie. C’est pour ça que je suis arrivée à saturation. Si j’avais fait des études, j’aurais pu continuer plus longtemps la natation pour avoir un autre centre d’intérêt. J’ai fait le CNED (enseignement à distance). J’ai pris l’initiative de le faire. Mais ce n’est pas possible de travailler toute seule.
Si Laure Manaudou a connu en beau succès en natation, reste que cette discipline l’a poussé à faire de nombreux sacrifices, y compris dans le développement professionnel. Elle tente désormais de combler ce retard, même si sa reconversion fait débat.
