Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Si Léon Marchand incarne l’avenir de la natation française, c’est bien après son départ pour les États-Unis que sa carrière a connu un envol spectaculaire. Un constat qui en dérange plus d’un dans l’Hexagone mais que l’ex-nageur Fabien Gilot a commenté cash.
Alors que Florent Manaudou se rapproche de la retraite du haut de ses 33 printemps, Léon Marchand est venu reprendre le flambeau de manière spectaculaire. Âgé de 22 ans, le Toulousain est d’ores et déjà sur le toit de la natation mondiale après son carnage aux Jeux Olympiques, où il a remporté quatre médailles d’or. Et ça ne semble être que le début pour celui qui est désormais le visage incontesté de sa discipline, en France.
Mais si dans l’Hexagone, on se frotte les mains de pouvoir compter sur un tel joyau, il ne faut pas oublier que Marchand a franchi un cap décisif… en quittant son pays natal pour les États-Unis. Cela fait en effet quelques années que le garçon s’entraîne sous les ordres de Bob Bowman, le mentor de Michael Phelps. On peut donc régulièrement l’apercevoir sur le circuit universitaire, lui qui évoluera à Texas cette saison.
Ex-capitaine des Bleus, Fabien Gilot sans filtre sur Léon Marchand
Le fait est donc que si Marchand a aujourd’hui atteint un tel niveau, c’est surtout grâce à la formation américaine. Ce qui est en dit long sur son homologue française, pointée du doigt par Alain Bernard pendant les JO. Ancien capitaine de l’Équipe de France de natation et champion olympique en 2012, Fabien Gilot s’était également exprimé sur l’exil de son compatriote aux US en mars dernier, au micro de RMC Sport :
En NCAA, certes il y a beaucoup d’enjeux, mais l’approche de la haute performance est différente. Je pense que c’est une très bonne chose qu’il s’entraîne aux États-Unis, il bosse avec le préparateur mental que l’on avait à l’époque au Cercle des Nageurs de Marseille. S’entraîner en France aurait été une très grosse erreur. Je ne parle pas de la qualité des entraîneurs français mais là-bas, c’est un sportif parmi tant d’autres.
Son plaisir passe par le fait de s’essayer sur de nouvelles courses. Il est dans la partie la plus épanouissante de sa carrière car il progresse constamment. J’aime voir son sourire, je vois le plaisir qu’il prend. Il est concentré mais sans être en mission commando. Il est dans une dimension de kiff. Léon est un gamin qui a besoin de s’éclater en dehors des bassins.
Le mettre uniquement dans les bassins est une erreur. Cet équilibre avec les études qu’il a trouvé aux États-Unis, je suis sûr que ça enrichit sa natation.
Un peu plus de six mois après, la légende de la natation tricolore semble bien avoir eu raison sur toute la ligne, quand on se rappelle le festival de la pépite à Paris.
Pour Fabien Gilot, Léon Marchand a pris la bonne décision en s’exportant aux États-Unis. Là-bas, le Toulousain parvient en effet à mener sa carrière tout en conservant une part de tranquillité et de plaisir dans son quotidien. Pas sûr qu’il y serait parvenu en France, où il aurait logiquement été scruté de toutes parts à chaque instant.