3 mois après, l’épéiste français Yannick Borel vide son sac sur les JO : « On va dire que…

Yannick Borel évoque les JO en France
France Olympique (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Obsédé depuis de longues années par une médaille olympique en individuel, Yannick Borel est parvenu à assouvir son objectif durant des JO de Paris qui resteront mémorables pour tous les escrimeurs tricolores. Mais le retour à la réalité n’a pas été simple pour le trentenaire, qui a souffert, comme d’autres olympiens, d’un blues pas évident à gérer…

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Après près de 15 ans de carrière, il courait toujours après une médaille en individuel. C’est désormais chose faite. Déjà sacré par équipe à Rio en 2016, Yannick Aurel a ajouté une médaille d’argent à son palmarès. Et si le champion qu’il est évidemment déçu d’avoir manqué l’or (défaite 15 à 9 en finale contre Koki Kano), l’épéiste savoure surtout :

Mine de rien, c’était une belle journée. Je sais que je n’étais pas celui sur qui on misait le plus, mais je savais de quoi j’étais capable. Je profite de cette médaille, je la partage. Je profite de moments que je n’avais pas le temps de vivre quand j’étais très concentré sur l’escrime.

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Le « blues post-olympique » de Yannick Borel, un vrai phénomène

Interrogé par France Télévisions, le Guadeloupéen a indiqué que la période de « redescente » suite aux JO n’a pas toujours été facile à gérer :

Ça n’a pas été simple, car quand on s’engage dans un projet et qu’on se focalise dessus pendant de nombreuses années, quand ça passe, on se dit que c’est déjà fini. Puis je n’ai pas eu la médaille que je voulais et il y a aussi eu la frustration de l’épreuve par équipes.



On va dire qu’il y a eu une forme de petite dépression, livre-t-il. Mine de rien, pendant un moment, on est dans une bulle et on y reste. Il y a eu la médaille puis la célébration, on est dans un monde un peu à part et quand tout s’arrête, c’est souvent un peu brusque.

Étonnant, comme constat ? Absolument pas. D’après Meriem Salmi, psychologue du sport, il s’agit-là d’un « phénomène classique », que chaque sportif gère différemment.

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Dans le cas de Borel, c’est surtout la réflexion qui prime. Âgé de 35 ans, et auréolé de cette médaille en individuel qui lui manquait tant, le Français ne sait pas s’il continuera jusqu’à Los Angeles :

Aujourd’hui, les gens me reconnaissent un peu plus dans la rue. Avant, on me décrivait comme un escrimeur, maintenant les gens connaissent mon nom et mon prénom. Ils savent qui je suis. Je suis à un moment de ma vie où je mets l’escrime sur un plan secondaire. Jusqu’à décembre au moins, ça va être quelque chose de secondaire.

J’ai un peu fait le tour, il faut quand même prendre le temps de redescendre, donc je me dis que d’ici décembre, je verrai un peu plus clair là-dessus. En attendant, je me concentre sur mes enfants et sur des choses que je devais faire depuis longtemps.

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L’adrénaline incroyable ressentie pendant les Jeux Olympiques n’a pas vocation à perdurer, et il n’est pas facile pour les athlètes de se réhabituer à une vie normale après avoir vécu tant de choses extraordinaires. Yannick Borel n’est d’ailleurs pas le seul à évoquer le sujet, lui qui semble désormais inscrire son avenir dans la discipline en pointillés.

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