Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Adversaire de Benoît Saint-Denis lors du dernier UFC Paris, Renato Moicano s’est fait un plaisir de jouer les trouble-fête et n’a fait qu’une bouchée du Français sur ses terres. Près d’un mois plus tard, il est revenu sur cette démonstration avec franchise.
La suite des événements l’a confirmé : il n’avait pas grand-chose à gagner via ce combat, lui qui a conservé sa 11ème place au classement des poids légers. Et pourtant, il a souhaité courir les risques que cela impliquait. Téméraire, Renato Moicano a accepté d’affronter Benoît Saint-Denis en guise de main event de l’UFC Paris. Un choix qu’il n’a malgré tout pas eu à regretter, tout du moins dans la cage.
Entreprenant d’entrée dans un climat pourtant hostile, le Brésilien a infligé de sérieux dégâts à son adversaire français pendant deux rounds. À tel point que le médecin a préféré interrompre le combat et lui accorder la victoire, jugeant BSD dans l’incapacité physique de poursuivre. Un résultat sur lequel il ne cesse de s’exprimer depuis, livrant au passage son verdict sur sa victime tricolore.
Renato Moicano cash sur sa démolition de Benoît Saint-Denis
Récent invité du Ariel Helwani Show, Moicano y a bien évidemment été appelé à revenir sur son succès contre Saint-Denis, qu’il affirme avoir anticipé :
Renato Moicano : En réalité, j’étais persuadé que j’allais être aussi dominant dans la cage parce que j’étais tellement préparé pour ce combat. J’étais ravi de l’avoir obtenu.
Mon adversaire sortait d’une défaite contre Dustin Poirier, qui est une légende, et je savais qu’après ça, les gens allaient dire que BSD n’était au final pas si fort. À vrai dire, il est très fort, mais je savais que mon style serait très dur à contrer pour lui. J’estime être le meilleur grappleur de la catégorie, surtout au niveau du contrôle avec mon jiu-jitsu. Et maintenant, avec mon group-and-pound, je suis très dur à battre.
Une nouvelle fois élogieux à l’égard du guerrier nîmois, Moicano a en revanche tenu un discours bien moins flatteur envers la France après son triomphe. Et là encore, cela n’aurait pas été le fruit total du hasard :
Renato Moicano : Je savais que j’étais en territoire ennemi et quand j’en parlais avec mes coaches, ils me disaient, « Tu vas devoir être le méchant pour ce combat. »
Étant donné que les gens là-bas adorent Benoît Saint-Denis et qu’il était dans l’armée, tout le monde allait le soutenir, donc je me suis dit que j’allais mal parler aux Français. Mais au final, Bryan Battle m’a devancé (après sa victoire contre Kevin Jousset, ndlr). Moi, j’étais en train de m’échauffer et je me suis dit que je devais changer de discours. J’ai fini par balancer tout ça, mais ce n’était pas préparé.
Malgré une domination totale lors du main event de l’UFC Paris, Renato Moicano continue de louer les qualités de combattant de Benoît Saint-Denis dans les médias. Pas sûr toutefois que cela suffira pour atténuer la frustration et la déception du Français.