Fils d’Algériens, Brahim Asloum (45 ans) lâche son vrai ressenti : « Je sais que la France…

Brahim Asloum évoque la France
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Révélé au grand public par son titre historique aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, Brahim Asloum est une figure bien connue du monde du sport depuis. Très sollicité en amont des JO en France, l’ex-boxeur n’a éludé aucun sujet – pas même celui du rapport de la France aux immigrés, lui le fils d’Algériens.

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Si la plupart des Français étaient sceptiques voire pessimistes vis-à-vis des JO de Paris, avant de finalement changer d’avis, Brahim Asloum n’en était pas. Le natif de Bourgoin-Jallieu était en effet convaincu d’emblée du grand rassemblent que constituerait cet événement, comme il l’avait confié au Figaro en juillet :

Le parcours de la flamme n’a cessé de rassembler pendant des mois des Blancs, des Noirs, des Arabes, des jeunes, des vieux, des handicapés dans des lieux incroyables… Ça annonce déjà la couleur. Le JO-bashing de certains abrutis entendus ces derniers mois n’a plus lieu d’être. Ces JO feront rêver les gens, d’autant plus dans une période difficile, avec un pays parfois fracturé après ce qu’on vient de vivre.

Mais la France est unie, a envie de partager des choses, tout le monde a envie de faire partie de l’histoire de son pays. Ces Jeux à Paris, c’est une tranche d’histoire qui s’écrit sous nos yeux… Rendons-nous compte ! Cette unité est fabuleuse.

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Brahim Asloum ne croît pas que la France est raciste

Relancé sur le fameux chaos politique consécutif à la dissolution de l’Assemblée nationale, avec la percée historique du Rassemblement National, Asloum n’a absolument pas jeté la pierre aux électeurs de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Il s’est au contraire montré compréhensif :

Je sais que mon pays n’est pas raciste. La France n’est pas raciste. Il y a une frange dure, qui a des positions qui la regarde, chacun a son histoire et c’est difficile de juger les gens. Avec les élections, j’ai eu peur d’une image de la France qui n’aurait pas été la réalité. Qu’il y ait des gens en colère, mécontents, oui, et ils ont raison sur certains points. En ruralité, on a négligé les soins par exemple.



Des propos assumés de la part de l’athlète, qui a également confié ne pas avoir souhaité entrer en politique à plusieurs reprises en dépit des sollicitations :

Je n’ai pas les compétences requises. Je le fais à ma manière. Je suis un homme de terrain ou de ring, mais pas un homme de bureau. Je ne me suis jamais rêvé ministre des Sports, même si on m’en a parlé et que j’ai été dans une short-list. C’est flatteur.

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Très attaché à la France et décidé à tout faire pour agir à son échelle, Asloum se moque des critiques, d’où qu’elles viennent. Et il l’a fait savoir :

Je n’ai aucun problème avec ça : je suis Français et mes parents sont issus de l’immigration. Je vous raconte une anecdote. Avant les JO 2000, je vais chez le coiffeur, et je me demande si je mets le drapeau algérien et français sur mes cheveux. J’aime mes origines, je les respecte, mais, si je suis le chemin de mes parents, c’est la France. Et qui m’a formé à l’Insep pendant quatre ans ? Cela coûte autour de 300.000 euros à l’État français. La France était une évidence.

J’ai appelé mon père et je lui ai dit : « Est-ce que cela te dérange que je mette le drapeau bleu-blanc-rouge derrière ma tête ? » Il m’a répondu : « Non, mon fils, tu es français, fais ce que tu as à faire ». Et ce drapeau sur mes cheveux a attiré les regards. Tout ce qu’on a pu dire sur moi, sur l’immigration, le fils de harki, l’arabe de service, je m’en fichais. Mais, franchement, j’ai eu plus de bons retours que le contraire. La France est mon pays.

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Contrairement à certaines personnalités qui ont soufflé sur la braise en accusant la France d’être raciste dans son ensemble ou de manière institutionnelle, Brahim Asloum a tenu des propos axés sur le rassemblement et la compréhension de l’autre. Une chose est sûre : la fierté d’être français du quadragénaire est intacte, et son message d’unité mérité d’être relayé.

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