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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Le sport de haut niveau est un monde impitoyable fait de sacrifices énormes, qui se font souvent au détriment de la santé. Et en la matière, les révélations récentes de Toni Nadal sur son neveu Rafael ont de quoi laissé bouche bée, et faire craindre pour la santé de l’Espagnol à long terme. Plongée dans le côté sombre de la vie des sportifs d’élite…
Usé par les blessures et par 20 ans au sommet, Rafael Nadal a dit stop. Immédiatement après l’annonce de cette fin de carrière, l’homme aux 14 sacres à Roland-Garros a été célébré par toute la planète sport, qui s’est remémorée sa mentalité impeccable et ses exploits les plus fous. Mais ces exploits ont un coût, notamment au niveau de la santé…
La santé de Rafael Nadal à long terme menacée ?
Ce n’est un secret pour personne : Nadal a joué une longue partie de sa carrière en étant blessé. D’ailleurs, le monde du tennis est plutôt compréhensif vis-à-vis des prescriptions fournies par les athlètes pour justifier le recours à tel ou tel produit. Serena Williams, par exemple, a eu droit à des dérogations pour 9 produits. Et visiblement, « Rafa » aussi a flirté avec la limite.
De passage devant les caméras de « Marca », Toni Nadal, qui a longtemps coaché son neveu et qui en est resté proche, a lâché une bombe qui a de quoi inquiéter :
Rafa a pris l’habitude de jouer malgré la douleur. Depuis 2005, il n’a pratiquement jamais pu finir un entraînement, et n’a pas pu jouer un tournoi du Grand Chelem sans prendre d’antidouleurs.
Le problème, c’est qu’il a vraiment pris l’habitude de surmonter la douleur, de jouer avec, et il a vu qu’il en sortait renforcé. Il pensait que ce serait pareil (pour Roland-Garros et les JO 2024), mais ce n’était pas le cas.
Dès l’âge de 19 ans, donc, Nadal a régulièrement consommé des antidouleurs pour tenir le choc, et cela durant l’intégralité de sa carrière. La question principale qui en émarge est claire : celle de sa santé, d’autant que le « Taureau de Manacor » a également souvent joué sous injections, entre autres.
En effet, les sportifs de haut niveau qui contractent de sérieux soucis à 45, 50 ou 60 ans sont légion, et des études établissent de possibles liens directs avec les pratiques « médicinales » qu’ils suivent durant leur carrière. En Italie, par exemple, les morts rapprochées et récentes de Gianluca Vialli à 58 ans et de Toto Schillaci à 60 ans ont fortement relancé le débat, de même que le décès de Sinisa Mihajlovic en 2022 à 53 ans. Pour Dino Baggio, joueur dans les années 1990, un réel problème existe :
Nous devons revenir sur ce que nous avons pris, nous devons enquêter un peu sur les substances prises pendant ces périodes. Je ne sais pas si c’est dû à ça, mais il y a toujours eu du dopage. Avec le temps, il faut voir si certaines substances sont bonnes ou non, si les substances peuvent être éliminées ou restent à l’intérieur de l’organisme. J’ai peur aussi, ça arrive à trop de joueurs. Dans mes années, il y avait trop de dopage.
Bien sûr, les suivis médicaux sont de plus en plus performants, et il ne s’agit pas d’incriminer tel ou tel joueur. Il n’en demeure pas moins qu’ingurgiter des produits médicamenteux et chimiques en tous genres pendant 20 ans n’a rien de bon pour l’organisme, et on sait désormais que Rafael Nadal est l’un des sportifs concernés. Espérons que tout ait été fait pour préserver au mieux la santé de l’Espagnol, qui peut maintenant profiter d’une retraite bien méritée.
