Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Véritable légende en Europe et chez les Bleus, Nando De Colo n’a pas laissé une trace aussi prestigieuse en NBA. Ce, malgré un passage de plus d’un an aux Spurs et sous les ordres de Gregg Popovich, sur lequel il livrait un avis notable avec du recul.
Au fil des ans, elle s’est affirmée comme l’une des franchises les plus accueillantes pour les ressortissants français. Jusqu’à présent, les Spurs ont en effet vu défiler pas moins de sept joueurs tricolores dans leurs rangs. Certains y ont rencontré un franc succès, à l’instar de Tony Parker ou encore Boris Diaw. D’autres, en revanche, ne gardent pas un très bon souvenir de leur passage sur place, à l’image de Nando De Colo.
Nando De Colo honnête sur ses rapports avec Gregg Popovich
Drafté par San Antonio en 2009, De Colo n’y a finalement débarqué que trois ans plus tard, suite à une pige aboutie à Valence. Or, il ne s’est attardé dans le Texas que vingt petits mois, sans y laisser une image vraiment mémorable. Interrogé plus récemment sur cette période de sa carrière par Basket Europe, l’expérimenté meneur estimait notamment ne pas avoir été utilisé de la meilleure façon par Gregg Popovich :
Nando De Colo : C’est comme tout dans la vie, il faut être au bon endroit et au bon moment. Même si l’ensemble du staff des Spurs voulait que je rejoigne l’équipe en m’expliquant qu’il y avait une place pour moi, je ne suis pas sûr qu’il y en avait vraiment une. Avec du recul, je ne suis pas sûr que Gregg Popovich savait exactement qui j’étais à ce moment-là, où et comment m’utiliser pour que je sois performant.
Je suis tombé dans une équipe très structurée, où j’ai appris énormément, mais qui avait déjà une hiérarchie. Et je ne parle pas du Big Three (Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker, ndlr), je parle de toute l’équipe. Même si la première année a été intéressante, je n’ai pas forcément tout compris et certains choix n’ont pas été en ma faveur. Je n’ai pas eu l’opportunité de montrer ce que j’étais capable de faire.
Parti à Toronto en espérant y recevoir un meilleur rôle, Nando a fini par regagner l’Europe où il s’est révélé bien plus à son avantage. Tout comme en équipe de France et sur le circuit FIBA, où il a d’ailleurs retrouvé Popovich lors des Jeux Olympiques de Tokyo et avec qui il a alors pu échanger sur le bon vieux temps. Le tout, avec beaucoup plus de complicité selon ses dires :
Nando De Colo : Ce qui est marrant, c’est que j’ai l’impression d’avoir plus de rapports avec Coach Pop depuis que je suis parti de San Antonio et depuis qu’on a battus les États-Unis avec l’équipe de France que quand j’étais sur place. (…) En tout cas, même si ça n’a pas fonctionné pour moi aux Spurs, ça fait plaisir de pouvoir avoir ce contact avec lui quand on se rencontre.
À l’inverse d’un Tony Parker, Nando De Colo considère ne jamais avoir eu l’opportunité de briller dans les rangs des Spurs. Un échec qu’il attribue en partie à Gregg Popovich, sans pour autant faire preuve d’une véritable rancœur envers lui de nos jours.