Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
International français né à New York, Joakim Noah possède également des racines camerounaises transmises par son père, Yannick. Il a dès lors récemment évoqué son rapport à l’Afrique et les leçons qu’il a tirées de ses séjours récurrents sur place.
À n’en pas douter, il fait partie des joueurs les plus cosmopolites à avoir porté le maillot des Bleus. S’il a toujours représenté l’équipe de France sur la scène FIBA, Joakim Noah possède également la nationalité suédoise grâce à sa mère, mais aussi américaine, lui qui est venu au monde à New York. Ce, sans parler des racines camerounaises dont il s’est toujours montré fier et qui lui ont été très utiles au cours de sa carrière.
Joakim Noah cash sur les bienfaits de ses venues en Afrique
Avant de devenir une star de la NBA, Joakim Noah a dû faire ses preuves sur le circuit high school américain et sur les parquets de NCAA. Encore plus en tenant compte de l’étiquette de « fils de » qui lui a longtemps collé à la peau. Cela dit, les critiques dont il pouvait faire l’objet à ce sujet se seraient révélées plus bénéfiques qu’autre chose, comme il l’a récemment expliqué dans le podcast All The Smoke :
Joakim Noah : Je suis un sportif de troisième génération. Mon grand-père était un joueur de football professionnel en France. Il a été champion avec Sedan. Mon père reste le dernier tennisman français à avoir remporté Roland-Garros et un Grand Chelem. C’est même le seul Africain à avoir intégré le Top 10 mondial. Du coup, son parcours à toujours été inspirant et j’ai eu la chance d’observer son éthique de travail.
Même s’il pratiquait un autre sport, il me faisait courir avant d’aller à l’école. C’était son truc, il voulait que je fasse quelque chose de différent. Du coup, quand les gens disaient que j’étais né avec une cuillère d’argent dans la bouche, ça m’énervait de fou.
Déterminé à prouver qu’il avait sa place sur un terrain de basket, Jooks a donc redoublé d’efforts en coulisses, notamment à l’initiative de son père Yannick.
Ce dernier s’est assuré que son fils ne prenne pas sa situation de vie pour acquise et en réalise l’aspect privilégié… en l’emmenant en Afrique. L’ancien pivot raconte :
Joakim Noah : Derrick Rose me demandait tout le temps comment j’avais pu devenir celui que je suis compte tenu de mes racines. Et je dirais que c’est à la fois en voyant la façon dont mon père s’entraînait, mais aussi en retournant en Afrique.
Tous les ans, mon père m’y emmenait et ça me permettait de prendre du recul sur ma vie et de me dire, « Ok, j’ai vraiment de la chance. » Des choses simples comme l’eau chaude, la climatisation, les parquets et les terrains en intérieur, les lycées… Yo, on a tout ce qu’il nous faut alors que quand je retournais en Afrique et au Cameroun, il n’y avait rien de tout ça. Donc c’est la plus grande bénédiction que m’a offerte mon père.
Malgré un cadre de vie aisé durant sa jeunesse, Joakim Noah a toujours réalisé la chance qu’il avait grâce à ses voyages annuels en Afrique avec son père. Une initiative prépondérante à ses yeux dans sa construction en tant qu’homme et basketteur.