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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Reine incontestée du circuit WTA pendant de longues années, Serena Williams dispose néanmoins d’une image publique qui n’est pas toujours en adéquation avec son palmarès… ni avec celle qu’elle est vraiment à en croire Marion Bartoli. La Française s’est en effet ouverte sur son homologue, en dévoilant une face profondément humaine de cette dernière.
Avec plus de 20 ans de carrière au compteur, agrémentés de 73 titres en simple dont 23 tournois du grand chelem (!), Serena Williams a cimenté sa place comme la plus grande joueuse de l’histoire aux yeux de la plupart des fans de tennis. Pourtant, elle n’est pas forcément la plus populaire, partiellement en raison de son style puissant, et partiellement en raison de son attitude et de certaines frasques.
La classe de Serena Williams auprès de Marion Bartoli
Pour autant, et comme toujours ou presque, il y a deux facettes à la championne, et Serena la femme semble bien différente de celle à la quelle les téléspectateurs et spectateurs sont habitués entre les lignes. C’est en tout cas ce qu’a tenu à souligner Marion Bartoli auprès de l’équipe, en invoquant notamment une anecdote puissante sur la terrible période qu’elle a traversée :
C’est aussi une fille d’une immense humanité. Une anecdote m’a marquée. Quand j’avais mon anorexie quasi-dramatique à Wimbledon 2016, on s’est retrouvées dans le vestiaire après son titre en simple et avant sa finale de double, elle m’a dit : « Si tu veux, je demande à mon agent d’aller te chercher un truc à manger au restaurant, peut-être qu’avec moi à tes côtés, tu arriveras à le manger. »
Elle avait vraiment pris du temps pour moi, pour discuter et savoir ce qui n’allait pas et pourquoi je n’arrivais plus à manger. Elle est exceptionnelle.
Une attention de grande classe de la part de l’Américaine, loin de l’image parfois rigide voire hautaine qui lui colle à la peau. Marquée par cet épisode, Marion Bartoli l’a aussi été par la simplicité et l’humanité de Serena Williams. C’est ce qu’elle a confié, en levant à nouveau le voile sur cette facette méconnue de la personnalité de son ex-rivale :
Elle est restée profondément une enfant comme sa grande soeur Venus. En dehors du terrain, elle ne prend rien au sérieux, elle prend tout à la rigolade. Elle est très drôle avec beaucoup d’autodérision. Elle adore cuisiner, faire du karaoké, elle se comporte comme une jeune fille avec des plaisirs simples qui la font rire. Elle est hyper simple. Après un Roland-Garros, on s’est fait des sorties shopping, pas du tout sur l’avenue Montaigne. Une sortie entre copines comme tout le monde. Elle adore chiner dans des magasins lambda.
Au quotidien, elle ne vit pas dans l’extravagance, dans l’opulence ou dans un monde inaccessible. Elle est extrêmement famille. C’est un clan et son socle. Avec Venus, son autre soeur (Isha) et sa maman, elles sont tout le temps ensemble. Aujourd’hui, sa vie tourne autour de sa fille. Elle est très, très mère poule.
Il y a donc deux Serena Williams : la tueuse sur le court, méfiante vis-à-vis des médias et de son image publique d’un côté, et, de l’autre, une femme profondément humaine et aussi normale que possible. Marion Bartoli connaît les deux, et elle n’a pas oublié l’aide que lui a proposée par l’Américaine alors qu’elle se trouvait au plus bas. À juste titre.
