Par Rédaction | Sport
Toujours actif en double du haut de ses 42 ans, même s’il n’a malheureusement pas atteint son rêve de disputer les JO 2024, Nicolas Mahut est l’un des plus fins observateurs du circuit. L’Angevin n’a d’ailleurs pas manqué d’évoquer un sujet qui le titille particulièrement dans le monde du tennis ces dernières années, en prenant le contre-exemple de Richard Gasquet.
Après pratiquement un quart de siècle sur le circuit professionnel, Nicolas Mahut est encore là. Pas encore officiellement retraité en double, après avoir raccroché en simple il y a plusieurs années, celui qui a remporté 5 tournois du Grand Chelem est également consultant sur Eurosport. Et il en profite pour faire passer quelques messages bien sentis.
Nicolas Mahut agacé par la nouvelle lubie des joueurs
Récemment, tandis que Kei Nishikori et Holger Rune ont tout deux quitté le terrain à l’issue du premier set de l’ATP 500 de Tokyo, Mahut n’a ainsi pas caché son scepticisme… voire même son agacement. Incrédule devant cette habitude de plus en plus répandue sur le circuit, le quadragénaire s’est appuyé sur l’exemple de Richard Gasquet pour discréditer les joueurs qui recourent à cette pratique :
Richard fait partie des joueurs qui transpirent énormément. Mais je le vois rarement sortir du terrain pour changer son short. Cela lui arrive de changer son polo ou de chaussures mais sur le terrain. Sortir du court, c’est une habitude que les joueurs ont maintenant, qui est apparue assez récemment.
Visiblement pas fan de cette nouvelle mode des retours aux vestiaires, Mahut a ensuite enfoncé le clou :
Il y a dix, quinze ans, rares étaient les joueurs qui changeaient de short. Et quand ça arrivait, ça prenait beaucoup moins de temps.
Parmi les noms les plus souvent accusés d’abuser de cette technique du retour aux vestiaires, on pense forcément à Novak Djokovic. Mais le Serbe, qui a la tête dure, assume clairement. Après sa victoire en 5 sets face à Stefanos Tsitsipas en finale de Roland-Garros 2021, marquée par un retour aux vestiaires après la perte des deux premières manches, il expliquait :
Aux vestiaires, j’ai eu une conversation intérieure avec moi-même. Il y avait deux voix. L’une me disait que je n’y arriverai pas, que c’était terminé pour moi. Cette voix était assez forte après la perte des deux premiers sets. J’ai senti qu’il était temps de verbaliser la deuxième pour essayer de supprimer la première. Je me suis encouragé en me disant que je pouvais le faire.
J’ai commencé à me répéter ça, et à vraiment y croire de tout mon être. Une fois que j’ai commencé le début du troisième set, j’ai vu que mon jeu était là. Après ça, je n’avais plus aucun doute. C’est pour ça que j’estime le travail mental aussi important que l’entraînement physique. J’y accorde beaucoup de temps. Je suis ravi que ça paye.
Les fameuses pauses qui permettent d’aller aux toilettes ou de changer de tenue sont-elles devenues un fléau dans le tennis ? Nicolas Mahut semble ne pas être loin de le penser, et il prend pour exemple Richard Gasquet qui, lui, n’est pas tombé dans ce travers. Le sujet reste en tout cas très épineux, et les instances pourraient être sommées d’agir d’ici quelques années.