Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Kevin Jousset sera en action en week-end à l’UFC Paris, lui qui poursuit son chemin au sein de l’organisation. Un véritable accomplissement pour le combattant welterweight, qui s’entraîne en Nouvelle-Zélande. Il est d’ailleurs revenu sur son séjour là-bas et notamment les conditions de vie très dures à ses débuts, pour RMC Sport.
Quand il s’approchera de la cage samedi soir, nul doute que les fans réserveront un accueil royal à Kevin Jousset. Non seulement parce qu’il est Français, mais aussi parce que le bonhomme a un parcours hors du commun derrière lui. Pour rappel, le natif de Gap ne s’entraîne pas dans l’Hexagone comme la plupart de ses compatriotes… mais bien à l’autre bout de la planète, du côté de la Nouvelle-Zélande plus précisément.
Aujourd’hui, on le connaît d’ailleurs comme le partenaire d’entraînement de l’ancien champion Israel Adesanya, rien que ça. Ce qui est sûr, c’est que Jousset savoure tout ce qui lui arrive à présent. Invité de l’émission Le Vestiaire sur les plateaux de RMC Sport, il s’est livré à coeur ouvert sur son arrivée sur le continent océanique. Déterminé à briller un jour au MMA, il était ainsi allé jusqu’à sacrifier son propre confort :
Le quotidien ultra-brutal de Kevin Jousset en Océanie
Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas mais quand j’ai déménagé en Australie et en Nouvelle-Zélande, j’ai vécu dans une salle, dans ma gym. J’avais un petit matelas juste à côté du tapis où dormir quand les cours étaient terminés, je me réveillais avant que les cours commençaient le lendemain matin et voilà, ça c’était en Australie pendant trois ans. Et je faisais ça pourquoi ? Pour pas payer le loyer, ce qui voulait dire que je pouvais m’entraîner à temps plein et atteindre mes objectifs plus vite.
Quand j’ai déménagé en Nouvelle-Zélande, j’ai vécu dans ma voiture pendant plusieurs mois. J’avais pas le choix. Si je vis dans ma voiture et j’ai pas de loyer à payer, je peux m’entraîner deux fois par jour et atteindre mes objectifs. J’ai fait ça, ensuite j’ai bougé de ma voiture à ma salle et j’ai dormi dans la salle pendant une année de plus. C’est les sacrifices, mais soit tu te donnes des objectifs dans la vie et tu t’en donnes les moyens, soit…
Un choix de vie des plus brutaux donc, même si le Tricolore ets ravi de l’avoir fait :
Je changerais ça pour rien au monde. Si t’aimes pas vraiment ce que tu fais, tu vas pas le faire. Tu vas pas dormir le soir dans un dojo où il fait 14 degrés, 10 degrés la nuit et tu te les cailles. Tu vas pas faire tout ça. Donc je ne regrette pas une seconde de l’avoir fait. Si c’était à refaire… Aujourd’hui, là ce serait difficile, parce que maintenant je suis bien, j’ai un appart et tout ça.
Mais à l’époque c’était bien, ça m’a forgé. Quand t’as 20 ans, 25 ans, ça va t’es jeune. Y’a pire, on reste dans des pays riches, on n’est pas à se plaindre par rapport à certains. Même si on dort dans un dojo, même si on dort dans une voiture, on reste pas à plaindre.
Kevin Jousset était prêt à tout pour percer au MMA, quitte à déménager à l’autre bout de la planète et à vivre dans des conditions très précaires. Aujourd’hui cependant, le Français est membre de l’UFC et peut réaliser son rêve tout en ayant désormais des moyens financiers. Autant dire qu’il est en paix avec ses décisions étant plus jeune.