Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Défenseur d’élite durant sa carrière sur les parquets, Andreï Kirilenko a fait partie de la première grosse vague de joueurs européens en NBA. Il y a quelques années, il s’était exprimé sur l’internationalisation de celle-ci, évoquant notamment Tony Parker.
De nos jours, il semble naturel de voir des joueurs non-américains figurer parmi le gratin de la NBA. Il suffit de voir des superstars comme Nikola Jokic, Luka Doncic ou encore Victor Wembanyama sur les parquets pour s’en rendre compte : le basket-ball n’a jamais été aussi globalisé. Il en aura pourtant fallu du temps pour en arriver là, alors que les athlètes européens par exemple se faisaient encore rares dans les années 90.
Dès le début du 21e siècle cependant, tout a changé avec l’avènement de légendes telles que Dirk Nowitzki, Pau Gasol ou encore Tony Parker. Ils avaient beau ne pas être originaires des US, il ne leur aura pas fallu longtemps pour s’imposer parmi les meilleurs joueurs de la ligue. Interrogé par Basket USA en 2013, l’ailier russe Andreï Kirilenko a fait partie de cette génération et s’était alors laissé aller à une analyse franche :
Andreï Kirilenko sans détour sur l’internationalisation de la NBA
Quand je suis arrivé dans la ligue il y a maintenant une dizaine d’années, nous n’étions encore qu’une poignée. La médiatisation de la ligue à travers le monde, dans les années 1990 notamment, a joué un grand rôle parce que les gamins pouvaient regarder les matchs de leurs joueurs préférés et leur a donné un rêve à réaliser. Aujourd’hui, la NBA est présente sur tous les continents et le basket est vraiment devenu un sport global.
Je vois mal la ligue mettre un frein à cette internationalisation pour une raison simple : on a aujourd’hui plusieurs franchises dont la star n’est pas américaine, comme à Dallas avec Nowitzki, ou San Antonio avec Tony Parker. Il y a aussi eu Yao Ming. Le fait que ces joueurs soient étrangers ne les empêche pas d’être très populaires et d’être la vitrine de leur équipe.
Les fans ne s’intéressent pas au passeport des joueurs mais à leurs qualités de basketteur. Je pense donc que oui, la NBA va poursuivre son internationalisation.
Autant dire que « AK-47 » a eu raison sur toute la ligne, quand on observe la grande ligue onze ans plus tard. Le conseil qu’il donnait alors aux futurs basketteurs estampillés FIBA vaut d’ailleurs toujours :
La clé du succès reste, selon moi, de travailler dur. Très dur même. En NBA, seuls les meilleurs parviennent à exister. C’est la dure réalité du sport de très haut niveau. Je n’ai pas vraiment de conseil en particulier. Travailler, avoir un brin de chance quand on en a besoin, et si vous avez le talent nécessaire, ça devrait pouvoir passer.
Si pendant longtemps, voir une franchise NBA être menée par une star non-américaine semblait impensable, cela n’est plus le cas depuis le début des années 2000 notamment. Il faut dire que tant que les résultats suivent, les fans n’ont pas à se plaindre selon Andreï Kirilenko. Tony Parker illustre d’ailleurs parfaitement cela.