Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Pour les joueurs américains, passer de la NBA au basket-ball européen peut parfois constituer un sacré choc de cultures. Ancien coéquipier de LeBron James aux Lakers, Kendrick Nunn n’a pas caché qu’il avait été perturbé par un détail précis à son arrivée.
Quoi que puissent en dire certains comme Juan Toscano-Anderson, le basket-ball pratiqué en Europe fait clairement partie du gratin mondial. L’Euroleague en est un bon exemple, proposant un show dingue d’intensité à chaque rencontre. De plus en plus de joueurs américains se laissent d’ailleurs tenter par cette expérience.
Bien évidemment, ils découvrent là un tout nouvel environnement puisque les habitudes de jeu y sont radicalement différentes de la NBA. Kendrick Nunn en sait quelque chose, lui qui a remporté l’Euroleague l’an passé avec le Panathinaïkos d’Athènes. Interrogé par Swish Cultures, l’ancien coéquipier de LeBron James aux Lakers a d’ailleurs dressé un tableau des différences avec le basket outre-Atlantique :
Kendrick Nunn cash sur les différences entre la NBA et l’Europe
C’est un peu plus facile de marquer sur contre-attaque en NBA, car le rythme y est beaucoup plus rapide et le terrain y est beaucoup plus ouvert, l’aide ne vient pas nécessairement. En Europe, c’est plus facile d’aider car le terrain est plus petit et il n’y a pas la règle des 3 secondes en défense. C’est beaucoup plus difficile d’obtenir des tirs ouverts. Il y a moins de « drive-and-kick » et les défenseurs ont moins de terrain à couvrir pour défendre la ligne des trois points.
C’est un fait, le rythme effréné pratiqué aux États-Unis fait la part belle aux transitions supersoniques de meneurs tels que Ja Morant ou encore De’Aaron Fox. Mais il n’y a pas que dans le jeu que Nunn note des différences, c’est également le cas pour tout ce qui touche à la préparation et les entraînements, très différents sur le Vieux Continent :
Il y a un truc qui m’a surpris quand je suis arrivé en Europe, c’est la différence des ressources par rapport à la NBA. A Miami vous avez le staff, les préparateurs et la salle à disposition tout le temps. Ici c’est différent. Parfois tu dois prendre ton propre rebond ou demander à un coach de t’aider pour tes workouts. Le staff n’est pas le même.
Ca m’a pris du temps pour m’ajuster, mais j’ai quand même pu bosser. J’ai juste dû m’adapter et trouver des moyens de rester affûté. Il faut être plus autonome ici, et cela a été un grand changement.
Un ajustement qui semble cependant ne pas lui poser de problème, puisque le guard a rempilé en Grèce pour deux saisons de plus au lieu de retenter sa chance en NBA.
Kendrick Nunn a dû quitter la NBA à cause de son gros passif de blessures, qui a fini par le rendre injouable aux yeux des franchises. Désormais en Europe, le meneur s’est très bien acclimaté… même s’il a dû faire face à quelques défis au début.