Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Même s’il n’a pas vraiment marqué l’histoire de la franchise, Dennis Rodman a passé deux saisons dans les rangs des Spurs. Or, il ne garde pas en mémoire une image aussi belle de San Antonio que celle que peut aujourd’hui dépeindre un Victor Wembanyama.
Franchise parmi les plus mythiques de l’histoire, elle a souvent basé son succès sur des intérieurs dominants. C’est d’ailleurs ce qu’elle espère faire avec Victor Wembanyama. Les Spurs comptent en effet sur le géant français pour les ramener au premier plan dans la conférence Ouest et dans la course au titre. Cela permettrait par ailleurs à ce dernier d’assurer la suite de ses prestigieux prédécesseurs.
Avant lui, plusieurs big men ont en effet écrit la légende de la franchise et l’ont porté jusqu’aux sommets. Peuvent notamment être cités Artis Gilmore, David Robinson ou encore Tim Duncan, dont les noms restent associés au succès dans les rues de San Antonio. D’autres gros noms des peintures NBA y ont également posé leurs bagages, sans toutefois y rencontrer la même réussite.
L’opinion tranchée de Dennis Rodman sur San Antonio
Tandis que David Robinson sévissait déjà du côté de Fort Alamo, Dennis Rodman l’y a rejoint durant l’intersaison 1993. Or, leur duo n’a finalement duré que deux ans avant que « The Worm » ne soit envoyé aux Bulls. La conséquence d’une incompatibilité évidente entre la franchise texane et le trublion des raquettes, qui s’est épanché avec son franc-parler caractéristique sur le sujet dans le podcast Got Sole :
Dennis Rodman : Vous savez, avant que je rejoigne Chicago en provenance de San Antonio, beaucoup de gens pensaient que j’étais gay étant donné que je portais des vêtements de femme et tout ça. Mais je n’en avais rien à faire. J’étais à San Antonio — imaginez ça : à San Antonio, la ville la plus obsédée par la Bible du monde. Moi, j’allais dans des boîtes gays, à des événements de la Gay Pride, tout ça.
À la vue de ce portait, il parait facile de comprendre pourquoi Rodman a eu du mal à trouver sa place à San Antonio. Le surnom piquant que lui a attribué Robinson prend également tout son sens. Mais alors, comment cet improbable mariage a-t-il pu durer deux longues années ? Dennis The Menace tient son explication :
Dennis Rodman : La seule raison pour laquelle ils m’ont gardé dans l’équipe, c’est parce qu’on gagnait, rien de plus. C’est l’unique raison pour laquelle ils m’ont conservé. Et puis dès que la saison 1994-95 s’est terminée, ils m’ont tradé à Chicago.
Un choix qui n’a pas dû déplaire au principal concerné, et encore moins après le gain de ses trois bagues de champion avec les Bulls.
Dans une ville soi-disant aussi puritaine que San Antonio, Dennis Rodman faisait clairement office d’intrus. De quoi rendre impossible son maintien aux Spurs, qui ont préféré se séparer de lui quitte à perdre un précieux soldat dans leur raquette.