Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Avant Russell Westbrook, Oscar Robertson était le monsieur triple-double de NBA. Il était polyvalent, et c’est un aspect qu’il ne retrouve plus forcément dans la ligue actuelle. Il a donc dressé un constat assez cash sur l’état du basket Outre-Atlantique.
S’il existe toujours de nombreux nostalgiques de la NBA du siècle précédent, personne ne peut nier le fait que la ligue n’a jamais été aussi talentueuse qu’aujourd’hui. À l’époque, tirer de loin était par exemple un luxe réservé à seulement quelques privilégiés, alors que c’est désormais une qualité de base pour tous les joueurs qui n’évoluent pas à l’intérieur.
De même, les franchises n’emploient plus de joueurs médiocres qui ont pour seul rôle de faire des fautes et de défendre la superstar de l’équipe comme ça pouvait être le cas dans les années 90′. Les places sont extrêmement précieuses, alors hormis certaines exceptions, seuls les meilleurs basketteurs peuvent prétendre à un contrat.
Oscar Robertson parle des jeunes joueurs NBA
Pour autant, cela ne veut pas dire que le jeu proposé sur le terrain est meilleur qu’à l’époque. De passage dans le podcast de Matt Barnes et Stephen Jackson, la légende absolue Oscar Robertson a dressé un constat assez sincère sur la ligue actuelle. Il regrette l’état de la formation américaine et l’uniformisation des talents.
J’aime regarder jouer Stephen Curry, LeBron James, les gars comme eux. Ils ont des qualités exceptionnelles. Les gens critiquent beaucoup LeBron parce qu’il porte trop le ballon, mais qui d’autre peut faire ce qu’il fait ?! Pareil, qui peut tirer comme Curry ? La nouvelle génération est issue du système AAU maintenant, où la mentalité est : « si tu ne peux pas mettre des points, tu n’aides pas l’équipe ».
Maintenant la première chose que les jeunes veulent faire, c’est apprendre à mettre des tirs à 3 points… Si à mon époque il fallait tirer de loin dès le lycée, je n’aurais jamais été en NBA. Et puis la difficulté de nos jours, c’est qu’il est compliqué de trouver des gars qui savent comment jouer ensemble. Et même quand certains dirigeants y arrivent, comme à Milwaukee l’année du titre, ils finissent par échanger tout le monde.
Oscar Robertson n’est pas forcément fan de la trajectoire prise par le basket américain. Il constate que les jeunes ne pensent qu’à mettre des paniers à 3 points, et pas forcément à apprendre les fondamentaux de ce beau sport. Il est persuadé qu’il n’aurait jamais été aussi fort s’il avait démarré en ayant cet état d’esprit…
Auteur d’une saison en triple-double de moyenne, Oscar Robertson se distinguait par sa grande polyvalence sur le terrain. Il regrette donc de voir des jeunes joueurs de plus en plus tournés vers l’attaque…