Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Parmi les personnalités les plus emblématiques de la NBA, Dennis Rodman a notamment fait un détour par San Antonio au milieu des années 90. Et autant dire que le comportement de la légende tranchait complètement avec les habitudes de la ville…
Aujourd’hui, Dennis Rodman est généralement associé à deux franchises en particulier : les Pistons et les Bulls. Logique puisqu’il y a remporté ses cinq bagues de champion NBA, mais l’ancien joueur a pourtant bien porté les couleurs de cinq franchises différentes au cours de sa carrière. Il faut ainsi y ajouter les Lakers et les Mavericks pour boucler son parcours professionnel, mais aussi et surtout les Spurs.
Avant de poser ses valises à Chicago, The Worm avait en effet porté le maillot des Noirs et Blancs le temps de deux saisons, entre 1993 et 1995. Deux fois meilleur rebondeur de la ligue durant cette période, il ne s’était cependant jamais vraiment intégré à l’équipe mais également à la ville de San Antonio en elle-même. Invité du Got Sole Podcast dernièrement, le Hall of Famer s’est livré sans filtre sur cette expérience :
L’aveu honnête de Dennis Rodman sur San Antonio
Vous savez, en passant de San Antonio à Chicago, beaucoup de gens croyaient que j’étais gay parce que je me faisais du cross-dressing, que je portais des vêtements féminins, que je faisais ceci et cela. Mais je m’en fichais complètement. J’étais à San Antonio – imaginez cela, à San Antonio, la ville qui prône le plus la Bible dans le monde.
J’allais dans des clubs gays, je participais à des événements de la Gay Pride, et tout le reste. La seule raison pour laquelle ils m’ont gardé, c’est parce qu’on gagnait des matchs, n’est-ce pas ? On gagnait pas mal de matchs, et c’est la seule raison pour laquelle ils m’ont gardé. Puis, une fois la saison 1994-95 terminée, ils m’ont immédiatement transféré à Chicago.
Étant donné la nature très conservatrice du Texas et notamment de la ville accueillant les Éperons, Rodzilla détonnait effectivement par son attitude délurée en dehors des parquets. Problème, la franchise ne pouvait pas s’en servir comme d’une excuse pour se débarrasser de lui à cause de ses résultats collectifs… L’intéressé pouvait donc se faire plaisir, comme lorsqu’il a décidé de se teindre les cheveux une fois :
On était au centre commercial de San Antonio et j’ai dit : « Bordel, je m’ennuie. J’ai besoin de faire quelque chose de vraiment cool. » L’instant d’après, un grand Mexicain aux longs cheveux noirs et à la mèche argentée est sorti d’un salon et m’a sifflé. Il m’a dit : « Viens ici » et j’ai répondu : « Qu’est-ce que tu veux ? » Il m’a dit : « Je veux teindre tes cheveux ». Juste comme ça. J’ai dit : « Tu veux ? D’accord, faisons ça ».
Bien trop fantasque selon les standards de la ville de San Antonio, Dennis Rodman ne s’est donc jamais vraiment intégré aux Spurs. Pas étonnant qu’il n’y soit resté que deux ans et bien lui en a pris, puisque The Worm a enchaîné avec un three-peat aux Bulls.