Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Surdoué du judo, Teddy Riner a pu compter sur l’aide de ses parents pour grimper les échelons à vitesse grand V dans sa discipline. Vingt ans après, il avoue cependant qu’il serait aujourd’hui incapable de réaliser le sacrifice alors effectué par sa mère.
Derrière ses allures de brute colossale et impitoyable se cacherait-il un cœur tendre ? Teddy Riner serait sans doute le premier à l’affirmer. Certes seul lorsqu’il grimpe sur le tatami, le champion de judo français peut malgré tout compter depuis toujours sur le soutien de sa famille pour soulever des montagnes. Et notamment sur celui de sa mère, dont il s’est toujours montré très proche.
Teddy Riner honnête sur le sacrifice de sa mère à son égard
Aujourd’hui âgé de 35 ans et forcément plus indépendant, Teddy Riner a néanmoins eu la chance d’obtenir l’approbation de ses parents pour poursuivre sa carrière de judoka. C’est donc en tant qu’adolescent qu’il a pu rejoindre l’INSEP, non sans faire l’objet de quelques craintes de sa mère. Des craintes qu’il comprend tout à fait de nos jours, comme il l’a expliqué sur le plateau de C à vous :
Teddy Riner : Ma mère ne voulait pas me laisser partir à l’INSEP. « Je ne leur donne pas mon garçon », ce sont ses vrais propos. Et comment vous dire que des fois, je tombais nez à nez avec elle dans les couloirs. Elle me surveillait parce que quand votre gamin a 14 ans et qu’il se retrouve face à des gens de 15 ou 20 ans de plus dans sa catégorie, forcément, vous vous posez des questions et vous êtes inquiet.
Lui-même père de deux enfants à l’heure actuelle, le quintuple champion olympique admet ainsi qu’il n’aurait jamais pu faire preuve d’un tel courage en tant que parent. Cela dit, difficile selon lui de résister face à sa farouche envie de l’époque d’entrer dans la cour des grands :
Teddy Riner : Moi qui suis maintenant père, je n’aurais jamais laissé faire ce que ma mère et mes parents ont fait ! Alors bon, ce n’était pas facile de faire autrement avec moi parce que je voulais tellement intégrer l’INSEP. Pour moi, c’était plus qu’une chance. C’était aller parmi les grands, battre des records de précocité, mais sans savoir ce qui allait vraiment m’arriver.
De quoi justifier la reconnaissance éternelle qu’il voue dorénavant à ses aïeux.
Logiquement préoccupée par le fait d’envoyer son fils se frotter à des trentenaires chevronnés à l’INSEP, la mère de Teddy Riner a toutefois fini par accepter sa requête. Une décision crève-cœur pour un parent, mais qui a rendu possible le succès du judoka.