Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Impitoyable sur les parquets, Larry Bird a conservé une aura tout aussi légendaire lorsqu’il est devenu coach puis dirigeant. Un ex-joueur de Pacers l’a appris à ses dépens peu après son arrivée dans l’Indiana, le Hall of Famer lui annonçant la couleur d’entrée de jeu.
Larry Bird n’a pas simplement été l’un des plus grands joueurs de tous les temps en NBA. Là où d’autres comme son éternel rival Magic Johnson ont échoué à briller au basket autre part que sur le terrain, l’ancien Celtic a également été très performant en tant qu’entraîneur, puis en coulisses avec la casquette de président des opérations sportives des Pacers. L’ailier avait donc vraiment tout compris à la balle orange.
On notera d’ailleurs que peu de choses avaient changé dans sa façon de voir les choses : la victoire était l’unique objectif et le moindre écart de comportement pouvait se payer cash. Al Harrington le sait bien, lui qui a démarré sa carrière dans l’Indiana. Des débuts qui avaient d’ailleurs eu des allures de fiasco avant même son premier match, comme l’ancien basketteur l’a récemment raconté sur le podcast Come And Talk 2 Me :
L’accueil glacial de Larry Bird pour Al Harrington
Je viens d’être drafté, j’ai 18 ans, je suis à l’hôtel Marriott, à l’aéroport, avec ma copine de l’époque et le gars qui était censé devenir mon manager. Pas de Uber à l’époque, tu devais attendre un taxi. Et le gars censé devenir mon manager, il était énorme. Le taxi arrive, et il n’arrive pas à monter dedans. Impossible de rentrer. Et au lieu de me dire « Vas-y Al » il me dit : « On va attendre une autre voiture ».
Un van finit par arriver, on arrive à l’aéroport. Je cours, lui ne peut pas courir, évidemment. J’arrive et on me dit que l’embarquement vient d’être bouclé. J’ai supplié mais j’ai dû prendre le suivant. Ma mère était là : « J’arrive pas à croire que tu aies raté ton vol bla bla ». Quand je suis entré dans la salle pour la conférence de presse, j’ai vu ma mère et j’ai vu la déception sur son visage.
Alors Larry Bird m’a regardé, m’a tendu la main et m’a dit : « Ne sois plus jamais en retard ». Il ne m’a pas dit bonjour ou « bienvenue dans l’équipe », juste « ne sois plus jamais en retard ». C’est la première chose que Larry Bird m’a dite. Larry Legend, frère. Le gars que je regardais jouer à la télévision. J’étais si content de rencontrer Larry Bird et c’est comme ça qu’il m’accueille.
J’ai raté mon vol et jusqu’à aujourd’hui encore, je pense qu’il a retenu ça contre moi pendant les deux années durant lesquelles il m’a coaché. Vraiment. Je pense vraiment que ça a joué en ma défaveur. J’ai l’impression que Larry ne m’a jamais apprécié, et ce n’était pas de ma faute, enfin c’était de ma faute mais c’était… Le gars n’arrivait pas à rentrer son gros derrière dans la voiture ! Et je lui ai dit à l’époque : « Regarde ce mec ! », mais il s’en foutait.
Arriver en retard le premier jour, c’est peut-être la pire chose à faire. Encore plus quand votre supérieur s’appelle Larry Bird et ne tolère aucun comportement pouvant porter préjudice à l’équipe… Al Harrington en a d’ailleurs souffert pendant des années.