Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Disparu le 18 août 2024, Alain Delon a laissé un immense vide dans le cinéma français. Dernier des Mohicans d’une époque désormais révolue, le natif de Sceaux avait aussi sa personnalité bien à lui, avec ses frasques, ses polémiques, ses excès. Pascal Légitimus, qui a eu la chance de le rencontrer et de dîner avec, a toutefois tenu à apporter son éclairage.
Si les mots « mythe » et « légende » sont parfois galvaudés et surreprésentés dans les nécrologies, ils sont presque trop faibles pour décrire Alain Delon. Indémodable monument du cinéma, icône de l’excellence et de la classe à la Française à travers la planète, celui qui a séduit les plus belles femmes de son époque a marqué le 7ème art de son empreinte. Ainsi que tous ceux qu’il a rencontrés.
Parmi eux, et contre toute attente, on trouve un certain Pascal Legitimus. Bien que les deux hommes aient évolué dans un style relativement différent, le sexagénaire a toutefois eu l’occasion de croiser la route de Delon. Et en dépit de quelques positionnements sociétaux et politiques de l’acteur qui auraient pu le déranger au regard de ses origines, Legitimus s’est montré positif à son sujet.
Pascal Legitimus donne son avis sur Alain Delon
Invitée de Bruno Guillon dans « Le Bon Dimanche Show » sur RTL, l’acolyte de Dider Bourdon et Bernard Campan a en effet confié avoir dîné avec le monstre sacré… et en avoir gardé un beau souvenir :
C’est quelqu’un que j’ai rencontré, j’ai dîné avec lui. Très intéressant, il avait une grosse carence affective. C’est pour ça qu’il faisait parfois des espèces de digressions un peu maladroites… Il semble garder un très bon souvenir de l’acteur. Mais c’est quelqu’un qu’il fallait rencontrer.
Plutôt indulgent vis-à-vis des quelques prises de position controversées de Delon, Legitimus fait ici surtout référence à ce qui restera le traumatisme de toute la vie du Samouraï : la séparation de ses parents à 4 ans seulement, et son placement en famille d’accueil qu’il n’a jamais digéré. C’est en cela que cette « carence affective » n’a malheureusement jamais été comblée.
Le témoignage de Pascal Legitimus s’ajoute quoiqu’il en soit aux innombrables hommages envers l’acteur disparu, dont certains ont été particulièrement poignants. On pense par exemple à celui de Mathilde Seigner dans les colonnes de « L’indépendant » :
Alain Delon, c’était une personnalité, une beauté, une voix. C’était aussi quelqu’un qui n’était pas consensuel, qui ne disait jamais ce que le milieu voulait entendre, même politiquement. C’était un provocateur, c’est aussi cela que j’aimais en lui. C’est vraiment une immense perte.
Je suis extrêmement triste et pas étonnée parce que je le savais. J’ai eu la cousine d’Anthony il y a deux jours et elle me l’a dit, donc je ne suis pas étonnée. C’est surtout une disparition d’un très grand dinosaure du cinéma français. Il y a tellement de films, et c’était tellement une personnalité, une beauté, une voix, et puis un cinéma qui n’existe plus aujourd’hui pour moi…
Il n’a pas fallu plus d’un repas à Pascal Legitimus pour cerner Alain Delon, et certains des démons dont il n’aura jamais réussi à guérir. Une chose est sûre : un dîner avec le Guépard est inoubliable, et le comédien et humoriste chérit ce moment. Et on ne peut que le comprendre, évidemment !