Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
À la tête de l’équipe de France de basket pendant 15 ans, Vincent Collet a eu la chance de voir passer sous ses ordres des talents tels que Tony Parker et Victor Wembanyama. Il a d’ailleurs révélé pour L’Équipe sa différence d’approche avec les deux hommes.
À l’instar d’un Nicolas Batum, difficile pour lui de nourrir le moindre regret quant à son départ. Après tout, il paraissait délicat pour Vincent Collet de terminer son mandat à la tête de l’équipe de France sur une meilleure note qu’une finale des Jeux Olympiques à Paris. Voire impossible, puisque Stephen Curry semblait décidé à ne pas lui laisser la médaille d’or. C’est donc avec nostalgie qu’il peut revenir sur les 15 dernières années.
Vincent Collet cash sur sa gestion de Tony Parker et Victor Wembanyama
Tandis que l’identité du nouveau sélectionneur des Bleus se précise, Coach Collet a accepté de retracer dans les colonnes de L’Équipe son parcours à ce poste. Un parcours semé d’embuche et durant lequel il a fait évoluer ses méthodes afin de s’adapter aux normes du basket moderne. En effet, selon lui, les joueurs ne peuvent plus être gérés de la même manière que leurs prédécesseurs :
Vincent Collet : Avant, je hiérarchisais plus, je laissais moins de liberté. Dans les médias, je lisais que je ne me remettais pas en question. C’est mal me connaître. Un coach qui ne se remet pas en question est mort. Ce processus peut même devenir une faiblesse car tu dois aussi être assertif pour transmettre tes convictions. Et puis, les joueurs ne sont pas les mêmes qu’il y a quinze ans, ils sont très entourés.
Dans le relationnel, c’est une bataille d’influences. Au début d’une campagne, tout le monde arrive avec ses croyances. Tu dois gagner ce combat pour faire faire passer ton message.
À la vue de ces propos, certains pourraient croire qu’il a donc été plus aisé de diriger un Tony Parker qu’un Victor Wembanyama. Or, dans ce cas bien précis, ce serait faire fausse route selon Collet :
Vincent Collet : Lors de mon premier entretien avec Tony, je lui avais parlé de western en lui disant, « On ne voit jamais John Wayne au début du film, mais à la fin, c’est lui qui tue tout le monde. » Après une défaite contre la Belgique en 2009, je lui avais dit de trouver des moments où les autres peuvent exister. Ça a mené à ce discours de mi-temps contre l’Espagne, en 2013 (en demi-finales de l’Euro gagné par la France).
Avec Victor, ça a été plus facile parce que nous avions travaillé un an à Boulogne. On était en phase sur ce qu’on voulait mettre en place.
Fort de leur collaboration aux Metropolitans 92, le tacticien tricolore n’a donc eu aucun mal à faire en sorte que Wembanyama adhère à ses idées. À voir si son successeur y parviendra avec autant de facilité et de succès.
Grâce à sa longévité au poste de sélectionneur, Vincent Collet peut se targuer d’avoir dirigé à la fois Tony Parker et Victor Wembanyama. Deux profils et caractères bien différents qu’il lui a dès lors fallu appréhender différemment pour le bien des Bleus.