NBA – « Ça lui a brisé le coeur » : le terrible move des Bulls qu’a détesté Michael Jordan

Par Joël Pütz | Journaliste sportif

Michael Jordan est devenu une légende de Chicago, mais même lui n’était pas tout-puissant durant ses premières années en NBA. C’est pourquoi il n’a pas su empêcher le trade de l’une des proches en 1988… et cela avait particulièrement affecté Sa Majesté.

Quel furent les coéquipiers les plus marquants de Michael Jordan ? Parmi les noms les plus évidents, on retrouve bien évidemment Scottie Pippen et Dennis Rodman avec lesquels l’arrière a peut-être formé le plus grand Big Three de tous les temps. Toni Kukoc est également un sérieux client, lui qui s’était révélé ultra-précieux lors du deuxième three-peat des Bulls. Mais il faut également parler d’un pivot nommé Charles Oakley.

Ce dernier n’a pourtant joué que trois ans avec His Airness, entre 1985 et 1988 avant d’être transféré aux Knicks où il est devenu une icône du Madison Square Garden. Il n’a donc participé à aucun titre de Windy City… et pourtant, son trade avait littéralement dévasté Jordan, comme le pivot l’avait expliqué dans son autobiographie :

Michael Jordan très affecté par le départ de Charles Oakley

Mike était bouleversé. Je lui ai dit : « Regardons le combat (entre Mike Tyson et Leon Spinks, ndlr) et passons une bonne soirée. » Et c’est ce que nous avons fait. Je n’en voulais ni à Jerry Krause, ni à Jerry Reinsdorf, ni à Michael, ni à personne. Mais Michael, ça lui a brisé le coeur. On venait à peine de nouer des liens très forts, on s’était beaucoup rapproché l’un de l’autre.

Joueur dur au mal, « Oak » était le premier rempart de MJ face aux défenseurs adverses, en particulier face aux Pistons version bad boys qui comptaient parmi ses principaux rivaux à cette époque. On comprend donc qu’il ait détesté cette décision du front office… mais au-delà de l’aspect sportif, Jordan appréciait sincèrement le big man, comme il l’avait au Chicago Tribune dès la saison rookie de son coéquipier.

La semaine dernière, je lui ai demandé ce qu’il comptait faire pendant le All-Star break. Il ne savait pas quoi faire, vu que c’était un rookie. J’ai eu pitié de lui. Je lui ai dit de venir avec moi et qu’il n’aurait rien à payer. Je me suis assuré que tout était réglé. C’est vraiment un bon gars. J’aime bien Charles Oakley. Ça lui donne une raison de se réjouir dans les années à venir, un objectif pour lui-même. Il verra tous les meilleurs joueurs de la ligue et, un jour, il sera peut-être là pour jouer.

C’est une expérience, quelque chose que l’on peut chérir en vieillissant. (…) C’est mon garde du corps. Je serai comme un grand frère pour lui. Nous avons une très bonne relation, et c’est ainsi que toute l’équipe doit être. Une personne doit s’occuper d’une autre personne. Nous devons apprendre à nous entraider dans les situations difficiles.

En fin de compte, Michael Jordan est parvenu à remporter six titres de champion malgré le départ de Charles Oakley, son garde du corps de luxe. Mais étant donné leur amitié profonde, on imagine que His Airness aurait voulu en gagner au moins un avec lui…