Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Légende absolue du Heat, Udonis Haslem a démarré sa carrière professionnelle en France, ce que les fans ne savent pas forcément. Mais comment a-t-il vécu cette expérience ? Il s’est exprimé dans une récente interview, en racontant notamment ses passages en prison.
Pendant longtemps, les États-Unis ont été vus comme le meilleur pays pour apprendre le basket et pour accéder à la NBA. Le championnat universitaire était particulièrement prestigieux et tous les jeunes ou presque passaient par cette case avant d’exploser aux yeux du monde. Mais avec la montée en puissance des ligues étrangères, un grand bouleversement s’annonce peut-être.
En effet, Victor Wembanyama et Zaccharie Risacher, les deux derniers 1st pick de la Draft, ont fait leurs débuts dans l’univers professionnel en Betclic Elite, ce qui pourrait donner des idées à certains prospects. Les Américains ont une avance naturelle sur le plan athlétique, alors pourquoi ne pas venir développer les fondamentaux dans l’Hexagone ?
Udonis Haslem et les prisons en France
C’était une autre époque, un autre contexte, mais c’est le parcours suivi par la légende du Heat Udonis Haslem. Non-sélectionné lors de la Draft 2002, il avait passé 9 mois à Chalon-sur-Saône, où il tournait à plus de 16 points de moyenne. De passage dans le podcast de Patrick Beverley, il est revenu sur cette période, et notamment sur ses passages en prison.
En France j’ai vécu les 9 mois les plus longs de ma vie. Pendant tout ce temps je suis resté à l’heure américaine. Je dormais la journée et j’étais debout la nuit. Dans ma tête, j’allais vite aller en NBA, ce n’était qu’un arrêt dans ma carrière. Je n’ai mangé que des sandwichs à la dinde. Je devais perdre du poids et je n’aimais pas la nourriture française. Donc j’ai fait venir ma tante pour qu’elle me prépare mes sandwichs tous les jours. C’était ma vie.
Et je suis aussi allé en prison deux fois. La première fois j’étais en voiture, j’allais à l’entrainement. J’étais à seulement deux minutes de la salle et j’ai eu un accident sur la route. Je parlais anglais, il parlait français. Évidemment on n’allait pas avancer. Le nom du club était sur la voiture, je me suis dit qu’il saurait où me trouver. Je suis parti à l’entrainement, et le gars est venu avec la police à la salle pour m’arrêter.
La deuxième fois c’était pendant une grève. Dans la rue les gens criaient aux Américains de rentrer chez eux. Le cortège bloquait ma voiture. Ma tante a dit que s’ils ne voulaient pas bouger, ils viendraient avec nous, mais sur le capot. Deuxième passage en prison. C’est ça mon expérience en France. Mais sans ça, je ne serais jamais devenu le joueur que j’ai été.
Udonis Haslem n’a passé qu’une saison en France en 2002, et il n’aurait sans doute pas supporté une seconde. Il vivait encore à l’heure américaine, ne mangeait que des sandwichs et se faisait régulièrement arrêter, ce qui ne colle pas à son image de joueur professionnel.