Athlète paralympique, Michaël Jeremiasz (42 ans) recadre froidement Teddy Riner : « C’est un…

Teddy Riner et Michaël Jeremiasz
Eurosport (DR) / France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Après avoir été l’un des héros des Jeux Olympiques il y a quelques semaines, Teddy Riner attend avec impatience de suivre les Jeux Paralympiques pour soutenir les sportifs français. Mais son message d’encouragement ne lui a pas attiré que des compliments, bien au contraire, et le célèbre athlète paralympique Michaël Jeremiasz n’y est pas allé avec le dos de la cuillère vis-à-vis du judoka…

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Alors que les Jeux Paralympiques débutent officiellement ce 28 août, faut-il déjà craindre du rififi dans le camp français ? Fort heureusement non, mais disons que l’explication de texte se poursuit entre Teddy Riner et certains athlètes paralympiques tricolores. Que les fans du judoka se rassurent, il n’a rien fait de mal, puisque les propos qui ont crée la polémique sont en apparence plutôt élogieux et positifs :

J’espère vraiment qu’en ce qui concerne l’ambiance, ça va être quelque chose aussi pour les Paralympiques. Nous, les athlètes français des Jeux Olympiques, on est tous très contents de ce qu’on a fait, mais eux, c’est juste extraordinaire. Ce sont eux, les vrais champions ! Il va falloir leur donner de la force. (…) Avec leur handicap, ce sont des super-héros !

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Teddy Riner vertement critiqué par deux athlètes paralympiques

D’emblée, le basketteur handisport Sofyane Mehiaoui s’était élevé contre ce qualificatif de « super-héros » via une tirade claire et nette sur ses réseaux sociaux :

Faut vraiment que tu arrêtes de parler de nous de cette manière, tu ne nous aides pas !!! (…) On est ni à plaindre, ni à valoriser de cette manière ! Le fait qu’on parle de nous comme des super-héros ne nous aide pas. On est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérés comme des personnes normales. Quand on nous surexpose, ce n’est pas bien. On n’est pas des super-héros, on est des athlètes.



Des propos confirmés par Michaël Jeremiasz, quadruple médaillé olympique de tennis-fauteuil et actif entre 2001 et 2016. En conférence de presse, il a ainsi ajouté :

Il n’y a pas de polémique, aucun problème, il faut simplement trouver le juste ton. Mais si vous nous « héroïsez », ça va être super grisant pendant onze jours, puis à partir du 9 septembre, vous allez oublier que notre quotidien est loin d’être héroïque…

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C’est un parcours du combattant pour trouver un logement, on a deux fois plus de chances d’être au chômage quand on est handicapé… Donc cette image de héros peut nous nuire.

Pour autant, et malgré ce double-recadrage administré à Teddy Riner, Jeremiasz, qui avait déjà évoqué le sujet tout récemment, pointe quelques améliorations très encourageantes :

Même au sein du mouvement paralympique, on n’est pas tous d’accord sur la façon dont on voudrait être considéré. Il n’y a pas de polémique, il faut simplement trouver le juste ton. C’est un long travail, qui a déjà débuté. Comment parler des champions ? En montrant ce qu’ils sont capables de faire, pas en parlant de comment ils ont été fauchés à un carrefour. Cela a été compris et c’est un très bon début »

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Si personne ne mettra évidemment en cause la bonne volonté de Teddy Riner, le message des athlètes paralympiques semble clair : ils souhaitent être traités comme des êtres humains lambdas, et non pas comme des « super-héros » qu’il faudrait mettre en permanence sur un piédestal, sans les critiquer en cas de contre-performance. Le message est passé !

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