Un ex-champion paralympique se lâche sur Léon Marchand et Teddy Riner : « Personne n’a parlé de…

Léon Marchand et Teddy Riner
Eurosport (DR)

Par Joël Pütz | Journaliste sportif

Si les Jeux Olympiques de Paris ont pris fin il y a quelques jours maintenant, ce sera désormais à l’édition paralympique d’enflammer le public français. Un ancien champion tricolore en a cependant profité pour lâcher une énorme gueulante récemment, citant notamment des superstars comme Léon Marchand et Teddy Riner.

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Pendant deux semaines, les athlètes français nous auront fait vibrer lors des Jeux Olympiques de Paris. Jamais la nation tricolore n’avait enregistré autant de médailles sur une seule édition avec pas moins de 64 breloques, dont 16 en or. Parmi les sacres bleu-blanc-rouge, on peut notamment citer le doublé de Teddy Riner en judo ou encore le carnage signé par le nageur Léon Marchand avec cinq médailles, dont quatre en or.

À présent, leurs homologues paralympiques tenteront de connaître un succès similaire alors que leur tournoi débutera justement le 28 août. En amont de la compétition, certains gros noms français ont cependant tenu à remettre les pendules à l’heure, dont Michaël Jeremiasz qui fut champion paralympique de tennis en double en 2008. Invité de France Inter, ce dernier a ainsi fustigé le traitement réservé à ses homologues :

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Le coup de gueule d’une légende du sport paralympique français

Je ne suis pas un super-héros quand je me réveille le matin. Les athlètes paralympiques ne sont pas des super-héros. Personne n’a parlé de super-héros pour évoquer Teddy Riner et Léon Marchand. Dans le langage aujourd’hui, le super-héros est spécifique aux athlètes paralympiques. Le problème de l’héroïsation date de Londres 2012, on n’était pas dans la lumière à la base mais les Anglais de Channel 4 ont créé le mythe des superhumains, des super-héros.



Maintenant qu’on est entré dans la lumière, le risque est de voir les valides fantasmer sur nos performances, ce qui ne nous sert pas au quotidien. Notre combat aujourd’hui est celui 12 millions d’handicapés en France et les 9 millions d’aidants qui les accompagnent. On est la minorité la plus discriminée dans notre pays. On est en train de sortir du misérabilisme mais il ne faut pas que se bascule de l’autre côté.

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Depuis des années, les sportifs paralympiques sont érigés en héros et leur histoire s’y prête effectivement bien puisqu’ils ont dû surmonter des épreuves encore plus ardues sur le plan physique. Mais justement, eux veulent être à la place traités comme tout le monde… Membre de l’Équipe de France en basket-ball fauteuil, Sofyane Mehiaoui avait d’ailleurs rappelé Teddy Riner à l’ordre sur Instagram récemment :

Faut vraiment que tu arrêtes de parler de nous de cette manière, tu ne nous aides pas !!! (…) On est ni à plaindre, ni à valoriser de cette manière ! Le fait qu’on parle de nous comme des super-héros ne nous aide pas. On est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérés comme des personnes normales. Quand on nous surexpose, ce n’est pas bien. On n’est pas des super-héros, on est des athlètes.

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Si les athlètes paralympiques sont considérés comme des phénomènes à part en raison de leur condition, leur conférant même un statut de super-héros, ces derniers n’en sont pas friands. Tout ce que Michaël Jeremiasz et ses confrères veulent, c’est justement d’être vus comme des personnes normales à part entière et ça se comprend.

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