Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Carmelo Anthony était à Paris pour les Jeux Olympiques, et il a assisté à de nombreux matchs de Team USA, dont les deux derniers contre la Serbie et la France. Et pour lui, la réduction de l’écart entre les pays est simple à expliquer.
Comme souvent, les deux équipes de Team USA sont reparties avec l’or dans le tournoi olympique de basket. Ce sacre était le 8ème consécutif chez les femmes et le 5ème chez les garçons. Pourtant, quelques jours seulement après la fin des hostilités, l’inquiétude règne toujours Outre-Atlantique puisque l’écart avec les autres sélections n’a jamais semblé aussi faible.
Le groupe dirigé par Steve Kerr a été mis à mal en demi-finale puis en finale, et il y a fort à parier que sans l’aide d’un grand Stephen Curry, les « Avengers » auraient pu se faire surprendre. Dans l’autre tableau, l’équipe de France aurait également pu créer l’exploit si Gabby Williams n’avait pas marché sur la ligne au moment d’envoyer son tir au buzzer… Les Américains sont nombreux à craidre pour l’édition 2028, et on peut les comprendre.
Carmelo Anthony cash sur les Européens !
Mais comment expliquer l’homogénéisation rapide du niveau sur la scène internationale ? De retour à New York après son voyage dans la capitale, Carmelo Anthony s’est exprimé en longueur à ce sujet dans son podcast. Pour lui, la manière d’apprendre le basket en Europe serait aujourd’hui bien plus efficace que ce qui existe dans le pays de l’Oncle Sam :
Parlons du niveau dans le reste du monde, où le basket est appris centimètre par centimètre. Aspect par aspect. J’ai l’impression qu’ils apprennent grâce à YouTube et aux vidéos. Ils regardent les vidéos en boucle, des crossovers, des tirs en transition, des spin moves… Ils ont l’air beaucoup plus fluides que nous. Parce qu’en parallèle, ils apprennent toujours les fondamentaux du basket, la manière dont on doit jouer collectivement.
Ils doivent savoir initier des systèmes, ils doivent savoir ce qui fonctionne dans leur jeu et ce qui ne marche pas. Alors forcément ils pensent que le jeu américain est plus simple car ce n’est pas aussi structuré. Dans le jeu FIBA toutes les possessions sont importantes. En NBA tu peux te permettre de ne pas être à fond sur le premier quart-temps. Aux JO tu prends un quart-temps de repos, tu as perdu le match.
Pour Carmelo Anthony, qui est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du basket FIBA, la grande différence entre le jeu aux États-Unis et dans le reste du monde est la structure. En Europe, il est important de savoir poser un système, de prendre soin du ballon à chaque possession, ce qui n’est pas forcément le cas dans l’environnement américain. Et tant que cette tendance ne changera pas, l’écart restera infime dans les tournois internationaux.
Ces deux finales olympiques contre la France ont montré que Team USA n’était plus aussi intouchable que par le passé et que d’autres nations peuvent prétendre à l’or désormais. Pour Carmelo Anthony, tout serait lié à la formation.