Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Si la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris a constitué un succès pour les acteurs de l’organisation, elle n’a pas empêché les querelles et conflits d’égo de ressurgir. Le clan d’Anne Hidalgo soupçonne ainsi Emmanuel Macron d’avoir profité de ce moment pour se venger et s’en prendre à elle, ce que l’Élysée nie en bloc. Ambiance.
La fameuse « trêve politique » décrétée par Emmanuel Macron est certes belle sur le papier, mais elle ne s’applique pas forcément à tout le monde… et surtout pas à lui-même. C’est ainsi que d’après les dernières informations, le chef de l’Etat aurait profité de la cérémonie d’ouverture pour régler quelques comptes avec Hidalgo, qui ne l’a pas épargné ces derniers mois.
Anne Hidalgo ciblée par Emmanuel Macron ?
Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, la maire de Paris avait en effet accusé Macron de « gâcher la fête », et « d’abîmer ce beau moment ». Et parce que le locataire de l’Élysée est plutôt du genre tenace, il aurait profité de la cérémonie d’ouverture des JO pour parfaire sa vengeance. C’est en tout cas ce que croit savoir « Libération », dans des propos rapportés par « Gala » :
Ce soir-là, c’est le comportement d’Emmanuel Macron qui aurait surtout irrité Anne Hidalgo. Aucune mention de l’élue sur le compte Twitter du président, ou dans sa prise de parole remerciant les organisateurs à la fin de la cérémonie. Un oubli involontaire ? « Depuis le départ, il y a une tentative d’invisibilisation de la part d’Emmanuel Macron », croit plutôt Lamia El Aaraje, adjointe d’Anne Hidalgo à l’urbanisme, dans Libération.
D’autant que le plan de placement de la tribune présidentielle, établi par le Cojop, a aussi donné lieu à des tensions juste avant la cérémonie : l’Élysée aurait demandé à placer David Lappartient, le président du Comité national olympique français, à un rang supérieur, en tribune présidentielle, ce qui aurait eu pour effet d’éloigner Anne Hidalgo. Refus catégorique des proches de la socialiste.
Face à cette polémique, le camp de la maire de Paris est clair : « C’est une mesquinerie ». De son côté, l’Élysée se défend et plaide le « malentendu ». Un proche du Président rétorque :
Il n’y a eu aucune intention du Président de maltraiter Anne Hidalgo.
La principale intéressée, elle, a profité d’un passage sur RMC ce mercredi pour répondre à sa façon, en prenant bien garde à snober Macron à son tour :
Je n’ai pas de problème d’ego ou de visibilité. Moi, ce qui me ravit, c’est que Paris est à l’honneur et je suis maire de Paris, tout le monde le sait ! Tout le monde connaît mon nom. Et je sais qui a fait quoi et à quel point on a bossé. La candidature, on l’a portée avec Tony Estanguet, avec Bernard Lapasset. Donc le reste…
Si on savait déjà qu’Emmanuel Macron et Anne Hidalgo n’étaient pas les meilleurs amis du monde, les tensions semblent être montées d’un cran en marge de cette cérémonie d’ouverture, pourtant placée sous le signe de l’unité. Reste à savoir si l’escalade verbale va continuer, ou si chacun va maintenant calmer le jeu…