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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
En plus d’être le sportif et le chanteur accompli que l’on sait, Yannick Noah n’a jamais rechigné à prendre position sur des sujets qui lui tiennent particulièrement à coeur. C’est ce qu’il avait fait il y a quelques années à propos de l’épineux débat de la Marseillaise et des sportifs, qui revient forcément sur la table dans le cadre de ces Jeux Olympiques.
Capitaine de l’Equipe de France de tennis-fauteuil dans le cadre des Jeux Paralympiques, Yannick Noah espère bien ajouter une nouvelle ligne prestigieuse à son palmarès. Il faut dire que plus que quiconque ou presque, le vainqueur de Roland-Garros 1983 incarne la gagne et la réussite dans l’Hexagone. Très apprécié des Français, Noah se sert d’ailleurs souvent de sa plateforme pour faire passer des messages.
L’un de ses thèmes de prédilection porte sur la France, lui le bi-national né au Cameroun, qui peut à la fois témoigner des bons et des mauvais côtés de son expérience. C’est dans cette optique que l’ancien numéro 3 mondial a fait de l’extrême-droite l’une de ses cibles prioritaires, et cela à plusieurs reprises.
En 2014, alors qu’il sortait la chanson « Ma colère » directement ciblée contre le Rassemblement National, l’ex-tennisman expliquait dans les colonnes du « Parisien » :
Aujourd’hui, il y a beaucoup de racistes en France. Ils sont nombreux, très nombreux… Ça a le mérite d’être clair. Jusqu’à présent, ces gens n’ont pas encore eu de responsabilités. Ou, en tout cas, quand ils en ont eues, ça a été une catastrophe. Si Marine Le Pen existe aujourd’hui, c’est qu’il y a plein de gens qui sont enragés au point de penser qu’elle dit des choses vraies. Il y a du racisme partout.
Yannick Noah lâche son avis sur le débat de la Marseillaise
Dans ce même entretien, l’acolyte d’Henri Leconte s’était exprimé sur un autre sujet toujours d’actualité 10 ans plus tard, et plus encore dans ce contexte de JO : la Marseillaise. Et pour lui, il ne doit y avoir aucune obligation de chanter :
Mes plus belles Marseillaises sont celles que j’ai intériorisées. Si tu ne l’aimes pas, tu as le droit de ne pas la chanter. Aujourd’hui, on te dit avec qui il faut rigoler, pour qui il faut pleurer. Y en a marre !
Une position claire et précise, qui n’est pas la seule prise par Noah ces dernières années. Sur un autre sujet cher à son coeur, à savoir le sport, il avait également critiqué la France :
Disons que la France n’est pas un pays de sport jusqu’au moment où elle gagne. C’est toujours la même dynamique. Après, quand tu arrives à gagner, ça devient un amour à vie, je suis bien placé pour le savoir… Ce n’est pas qu’on n’aime pas le sport, mais c’est comme si on voulait s’excuser d’encourager les athlètes. On dit qu’on est chauvins. Limite, ce n’est pas bien.
Mais c’est plus dur pour un athlète français parce qu’il y a ce scepticisme, parce qu’il n’y a pas beaucoup de sport à l’école et que, quand tu es bon en sport à l’école, tu es l’idiot du village. Déjà que c’est difficile, ça l’est encore plus parce que tu n’es pas soutenu. Ce n’est pas une question de structures, plutôt d’état d’esprit. C’est comme si courir le marathon, pour les Français, c’était 45 km au lieu de 42 !
Pour Yannick Noah, chanter la Marseillaise est une fausse polémique et un non-événement : d’après lui, chaque athlète est libre de vivre ce moment solennel comme il le souhaite, en chantant à pleins poumons ou en intériorisant tout son ressenti. Une vision des choses claire et nette, qui épargnerait bien des débats !
