Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Véritable icône de la musique française, Johnny Hallyday a pourtant été la cible de nombreuses critiques et caricatures, dont la plus blessante d’entre tous : celle qui mettait en cause son intelligence. Alors derrière la marionnette des Guignols, les imitations de Laurent Gerra, et les remarques parfois acerbes, qu’en était-il vraiment ? Philippe Bouvard, qui a côtoyé le rocker, a répondu cash.
Dans l’histoire moderne de la musique française, personne n’a pu atteindre le mélange de charisme, de show, de voix et d’aura de Johnny Hallyday. Adulé par ses fans, respecté par tous, le rocker a vécu une vie trépidante lors de laquelle il n’aura jamais cessé de brûler la chandelle par les deux bouts. Mais le guerrier avait aussi ses blessures, ses cicatrices, dont une particulièrement tenace : son supposé manque d’intelligence.
Au fil des années, certains se sont en effet amusés à dresser un portrait peu élogieux de l’artiste. Avec les sempiternels « Ah que » en début de phrase et la boîte à coucous, les Guignols de l’Info ont contribué à entretenir le mythe : Johnny ne serait pas le couteau le plus aiguisé du tiroir. Il n’en demeure pas moins que ceux qui l’ont connu, vraiment connu, réfutent totalement cette version. À commencer par Philippe Bouvard.
Philippe Bouvard tord le cou à la rumeur sur l’intelligence de Johnny Hallyday
Dans une tribune rédigée pour « Le Figaro » il y a plusieurs années, le monstre sacré du PAF mettait fin une bonne fois pour toutes à ces rumeurs de caniveau, louant l’intelligence de l’interprète de « Quelque chose de Tennessee » :
Avouerai-je que j’aime bien Johnny ? J’ai assisté à son mariage à Loconville avec Sylvie Vartan. J’ai suivi Johnny dans ses tournées jusqu’à Rio de Janeiro. J’ai eu avec lui de nombreuses conversations au fil desquelles je me suis avisé qu’il était beaucoup plus intelligent que la moyenne des chanteurs.
Des méchantes langues lui prêtaient des propos débiles dont il était le premier à rire, sans jamais les démentir.
Une mise au point salutaire, et d’autant plus importante qu’elle n’est pas la seule dans la même veine, bien au contraire.
Fort heureusement, en effet, Bouvard n’est pas le seul à avoir pris la défense du « Taulier » sur ce pan particulièrement sensible. Jean-Claude Camus, son producteur de longue date, avait confirmé la « grande intelligence » de l’artiste, de même qu’Amanda Sthers. Dans les colonnes du « Parisien », elle proposait d’ailleurs une analyse particulièrement intéressante :
Johnny n’a jamais eu une intelligence universitaire et rationnelle, mais il a développé quelque chose de beaucoup plus rare et de beaucoup plus précieux : une intelligence humaine, instinctive, qui permet de comprendre les autres comme un animal sent la tempête arriver. Et à chaque fois que j’ai vu Johnny en confiance, il était extrêmement loquace.
Les ragots ont l’inconvénient d’être tenaces, et Johnny Hallyday ne s’est jamais vraiment détaché de cette image peu élogieuse qui lui a si longtemps collé à la peau. Pourtant, ceux qui l’ont connu dans la sphère privée comme Philippe Bouvard sont unanimes : le « Taulier » était un intelligent, un vrai, qui savait cerner et comprendre le monde qui l’entoure. Loin des clichés et des « on dit »…