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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Avec quatre défaites en six matches de préparation, l’équipe de France n’aborde pas les Jeux Olympiques de Paris avec le plein de confiance. Témoin de ces récentes difficultés, l’ex-meneur des Bleus Laurent Sciarra y est allé de son coup de gueule sur RMC.
Afin de se préparer de la meilleure des manières au haut niveau auquel elle allait être confrontée lors des Jeux Olympiques, elle a enchainé les rencontres amicales face à de solides adversaires. Résultat des courses, l’équipe de France a achevé sa préparation avec quatre défaites, dont la dernière en date face à l’Australie (82-83). Un constat qui a conduit l’ancienne gloire des Bleus Laurent Sciarra à s’insurger sur RMC.
Laurent Sciarra lâche ses 4 vérités sur les Bleus avant les JO
Laurent Sciarra : Je ne vois pas trop d’amélioration depuis 2-3 ans. Pourtant, on a un sélectionneur qui n’a rien fait de l’année, ou qui n’avait tout du moins pas de club à la différence des précédentes années. Donc j’imagine qu’il a eu le temps de voir les gars et ce qui se faisait aussi ailleurs. Mais si tu demandes à des gens dans la rue, certains ne comprennent pas pourquoi on n’a pas pris (Elie) Okobo ou (Thomas) Heurtel.
Il y a une sélection qui a été faite mais on n’a pas de meneur de jeu pour jouer au très haut niveau. On a une équipe super athlétique mais on ne fait pas de contre-attaques. Heureusement que dans ce qui est en train de se passer, on a (Victor) Wembanyama ! Tu prends (Evan) Fournier et (Nando) De Colo, mais il n’y a pas de systèmes pour eux. Donc au bout d’un moment, quand tu prends tout ça en compte…
Bien sûr que ce n’est pas alarmant parce que ça reste des matches amicaux, mais tu peux installer un semblant de quelque chose, une base sur laquelle t’appuyer. On a dit qu’on voulait une équipe défensive et (dimanche), on a pris 27 points dans le 1er quart-temps et 83 au total contre une équipe qui ne sera pas selon moi dans le Top 4 ou 5 aux JO. Tu ne sais pas sur quel élément t’appuyer, hormis Wembanyama. (…)
Si je prends l’exemple de mon poste de meneur, des Thomas Heurtel, tu n’en as pas tout le temps ! Là, on a voulu en faire une affaire politique et on s’est tiré une balle dans le pied. (Frank) Ntilikina n’a pas joué de l’année ou peu. (Matthew) Strazel a été très bon à Monaco, mais ce n’est pas à lui qu’on va donner des responsabilités. Lui, il va t’apporter quelque chose en sortie de banc, comme (Andrew) Albicy. (…)
Vincent a aussi fait le choix d’amener les historiques jusqu’au bout parce que c’est difficile de dire à (Nicolas) Batum, à Nando ou à Fournier, « Eh les gars, il y a mieux, vous allez rester à quai. » Moi, ce dont j’ai peur et que je ne souhaite pas, c’est qu’on fasse comme les JO 2016 à Rio, où on est allé au bout de la génération Boris (Diaw), Tony (Parker), Flo (Piétrus), (Mike) Gelabale & Co., et on est sorti en quart de finale.
S’il refuse donc pour l’heure de tirer la sonnette d’alarme, Laurent Sciarra livre malgré tout un bilan des plus préoccupants sur la préparation de l’équipe de France aux JO de Paris. Ce, en ciblant particulièrement le groupe constitué par Vincent Collet.
