Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Lors que Michael Jordan a pris sa retraite, c’est Scottie Pippen qui a pris la relève en tant que leader des Bulls. Mais que ce serait-il passé si c’était l’ailier qui avait mis les voiles à la place ? Il se trouve que le Hall of Famer a sa petite idée sur la question…
Pour certains observateurs, il s’agit là d’une évidence : les Bulls auraient pu remporter bien plus que six titres au cours des années 90. Rappelons qu’il s’agissait là de deux three-peats séparés de deux saisons à peine. Or, il se trouve qu’un certain Michael Jordan ne jouait plus pour eux durant cette même période, s’étant ainsi retiré un temps des parquets après le décès de son père pendant l’été 1993.
Sans grande surprise, les résultats collectifs de Chicago en ont pâti, même quand MJ est revenu en cours d’exercice 1994-95. On notera cependant que pendant l’absence de Sa Majesté, c’était son lieutenant de toujours Scottie Pippen qui avait endossé le rôle de première option offensive. Avec 22 puis 21.4 points de moyenne, l’ailier avait d’ailleurs enregistré ses meilleures années au scoring entre 1993 et 1995.
Michael Jordan encore plus impliqué au scoring sans Pippen ?
Dès la campagne 1995-96 tout était cependant revenu dans l’ordre et les Taureaux ont à nouveau roulé sur la ligue. Mais l’association Jordan-Pippen a failli prendre fin dès 1997 car le n°33 n’était pas satisfait de son contrat, alors que son coéquipier commençait à toucher 30 millions de dollars par an. Comme il l’a expliqué à Esquire en 2011, Scottie avait d’ailleurs une idée bien précise de l’évolution de l’équipe sans lui :
Si j’étais parti, Michael se serait probablement mis à prendre davantage de tirs et à marquer plus de points. Je n’ai pas essayé de devenir un marqueur à trente points par match lorsque Michael est parti. Ma mentalité était de m’améliorer sur d’autres choses plutôt que d’essayer de changer qui j’étais en tant que joueur.
J’ai peut-être perdu un ou deux points par rapport à ma moyenne habituelle, mais j’ai probablement délivré plus de passes décisives, j’ai pris plus de rebonds et j’ai été davantage un leader verbal qu’auparavant. Si vous regardiez les vidéos des matchs vous ne seriez pas en mesure de voir la moindre différence dans mon jeu.
On précisera que le n°33 n’avait pas totalement raison puisque si son scoring a augmenté durant ses années sans His Airness, il s’est révélé un peu moins productif à la passe. Rien de bien étonnant cependant… Quant à Jordan qui était connu pour son goût du scoring (malgré ses 5.3 passes de moyenne en carrière), il n’aurait pas été surprenant de le voir endosser encore plus de responsabilités dans ce secteur.
Michael Jordan tournait déjà sans mal à 30 points par match ou plus avec Scottie Pippen à ses côtés… alors imaginez-le sur le terrain sans l’ailier. Sa réussite au tir en aurait peut-être pâti et les défenses se seraient d’autant plus concentrées sur lui, mais ce ne sont là pas franchement des facteurs qui auraient fait peur à l’arrière.