Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Après une belle carrière dans la ligue, Gilbert Arenas a décidé de se replonger dans ce microcosme en devenant analyste. Dans une récente interview, il vient par exemple d’expliquer d’où venait la différence toujours plus prononcée entre les Européens de NBA et les Américains.
Dire que Gilbert Arenas est xénophobe quand il parle de basket serait peut-être un peu excessif, mais ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas le plus grand fan des joueurs en provenance d’Europe. Depuis de longues années, il profite de sa populaire émission pour cracher, entre autres, sur Rudy Gobert et minimiser ses accomplissements défensifs comme les 4 DPOY.
Mais parce qu’il n’est pas aveugle, il voit bien que la NBA est en train d’évoluer et de s’ouvrir sur le monde. Il est par exemple le premier à reconnaitre que Victor Wembanyama a le potentiel pour écraser la ligue à l’avenir. Il sait aussi que Nikola Jokic et Luka Doncic sont des superstars qui vont prétendre au titre de MVP pendant encore longtemps.
Gilbert Arenas cash sur l’intelligence des Européens
Ce qu’il comprend moins, c’est pourquoi des prospects européens qui n’ont pas forcément des statistiques fringantes sont aujourd’hui plus prisés que des stars NCAA lors de la Draft. De passage dans le podcast « Numbers On The Board », l’Agent 0 a donné un premier élément de réponse. D’après lui, tout résiderait dans l’intelligence de jeu.
En Europe, il y a beaucoup de gens qui jouent simplement sur leurs qualités naturelles. Tu peux voir qu’ils n’ont pas encore compris tout leur potentiel. C’est le cas de Giannis Antetokounmpo par exemple, il ne sait pas à quel point il pourrait devenir fort. Il joue simplement au basket. Et c’est pour cette raison que les Européens ont l’air si forts en ce moment. Ils n’ont pas forcément les qualités athlétiques, alors ils apprennent à jouer au basket.
Luka, Jokic, ils peuvent prendre facilement l’avantage sur des joueurs qui ne sont que des athlètes. Ils peuvent les démanteler avec précision. Si le défenseur saute sur une feinte, ils savent quoi faire, s’il tourne son corps à gauche sur une pénétration, ils savent quoi faire… Je pense qu’une fois que les Américains vont comprendre comment faire cela, ils vont passer dans une autre dimension.
Pour Gilbert Arenas, la plus grande différence entre les joueurs américains et européens serait physique. Parce que les qualités athlétiques ne seraient pas les mêmes des deux côtés de l’Atlantique, certains doivent apprendre à jouer avec leur tête plutôt qu’avec leurs jambes, ce qui est bénéfique au plus haut niveau. Il marque sans doute un point.
Les jeunes américains, souvent dotés de qualités athlétiques monstrueuses, grandissent en voulant poser des gros dunks, en voulant faire le tour des réseaux sociaux. Pendant ce temps, en Europe, nos jeunes développent leurs fondamentaux.