Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Figure emblématique de France Télévisions pendant de nombreuses années, notamment grâce au jeu « Motus » qu’il a si longtemps incarné, Thierry Beccaro est désormais passé à une autre phase de sa vie. Mais alors qu’il approche du cap des 70 ans, l’ancien animateur compose avec une addiction vicieuse et dangereuse au quotidien. Et il s’en est ouvert comme jamais.
S’il serait réducteur de n’évoquer que cette ligne de son CV, Thierry Beccaro restera pour beaucoup l’emblématique animateur de « Motus » sur France 2 entre 1990 et 2019. Mais suite à son départ de France Télévisions, celui qui a également officié à la radio a choisi de se consacrer pleinement à sa grande passion : le théâtre.
Très épanoui dans cette nouvelle vie, le Francilien se montre aussi de plus en plus ouvert lors des interviews qu’il dispense. Particulièrement touchant lorsqu’il évoque son passé d’enfant battu, il se montre tout aussi sincère concernant son rapport contestable aux médicaments. Quitte à admettre lui-même le terme « addiction ».
Thierry Beccaro sans filtre sur les produits qu’il consomme
Invité du podcast Addiktion il y a quelques temps, Beccaro a en effet énuméré la longue liste de ce qu’il stocke dans sa « petite boîte verte » sans laquelle il ne pourrait pas vivre :
Un petit Doliprane au cas où on aurait mal à la tête. Du paracétamol pour des problèmes d’estomac. À l’époque, ça devait être le Duspatalin, c’est pour le côlon. Le Mopral… Oméprazole pour les douleurs digestives… Un contre l’allergie parce qu’en ce moment, il y a les pollens, donc un antihistaminique et puis vous avez un petit Avlocardyl pour le stress quand je vais monter sur scène.
Pour ne rien arranger, le natif de Saint-Mandé a expliqué qu’il y a quelques années, parce qu’il avait peur de trembler en tenant une tasse de café dans une pièce qu’il jouait, il consommait systématiquement un tranquillisant. Tous ces éléments mis bout à bout poussent Beccaro à la lucidité : oui, il s’agit d’une addiction. Mais le sexagénaire y ajoute un bémol :
Donc tout ce que je vous ai montré là, évidemment, on peut y mettre le terme d’addiction… Moi, j’y accolerai le mot « rassurance ».
Pour autant, et bien que les médicaments d’ordonnance soient à l’origine de 10.000 morts par an en France, l’ancienne star du PAF semble aborder le sujet avec une certaine légèreté :
Ça peut m’arriver, de temps en temps, un petit carré ou deux de Lexomil. Comme j’ai ce qu’il faut dans… Je ne vais pas dire ma boîte à outils ! Je suis un père médicament. Ça fait sourire tout le monde.
Quand je suis en tournée, tout à coup, on se marre dans le train, un mois après en pleine tournée : « Thierry, t’aurais pas un truc pour l’estomac ? J’arrive pas à digérer, t’aurais pas du citrate et tout ça ? » Et là, je triomphe ! Je suis le sauveur. Dans mes rêves les plus fous, j’aurais bien aimé être visiteur médical. Je le dis avec beaucoup d’humour !
Certainement parce qu’il estime pouvoir maîtriser sa consommation, Thierry Beccaro préfère prendre l’importance de cette fameuse « petite boîte verte » dans sa vie avec le sourire. Souhaitons-lui toutefois de pouvoir réduire sa consommation, et ainsi se préserver d’éventuels soucis de santé plus ou moins sérieux.