Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
De plus en plus assidue dans ses prises de position relatives à la défense des femmes, Alexandra Lamy a décidé de ne plus se taire. C’est ainsi qu’il y a quelques mois, l’actrice n’a pas hésité à s’en prendre vertement à l’une de ses illustres aînées en la personne d’Anny Duperey, qui avait tenu des propos polémiques. Une correction en bonne et due forme…
Le monde du cinéma traverse une période de turbulences depuis plusieurs années, tandis que la parole des femmes se libère et que certains acteurs et réalisateurs proéminents sont ciblés par de graves accusations. Il y a quelques semaines, Judith Godrèche avait ainsi fait grand bruit en accusant Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viols et agressions sexuelles.
Mais si sa révélation avait été saluée par de très nombreuses femmes du milieu, Anny Duperey, elle, avait vu les choses bien différemment. Au micro de RTL, elle avait ainsi confié :
Je vais me faire taper dessus, mais je pense que tout ça est extrêmement exagéré. Que quand même, six ans avec un réalisateur… Sous emprise, je veux bien, mais quand même consentante, non ? Je n’aime pas ces chasses aux sorcières tardives.
Le gros recadrage d’Alexandra Lamy à Anny Duperey
La prise de parole de la septuagénaire avait suscité un tollé, et notamment auprès d’Alexandra Lamy. Particulièrement engagée dans la cause féministe depuis plusieurs années, l’actrice avait dégoupillé sur ses réseaux :
Mme Duperey, vous voulez dire aux 93.000 femmes victimes de viol par an, aux 220 femmes assassinées par leur conjoint ou leur ex-conjoint, à toutes celles qui sont depuis des années, voire toute leur vie, sous emprise, mais qui contrairement à vous, ont le profil de la victime. C’est vrai que personne n’a osé s’attaquer à vous, vous seriez presque déçue de ne pas avoir eu cette expérience de harcèlement, ou de choses comme ça, comme vous dites !!!
Vous voulez dire à toutes ces femmes que vous n’aimez pas la chasse aux sorcières tardives, mais ce ne sont pas sorcières, ce sont des violeurs, des criminels. Il faut dire à toutes ces victimes que vous n’aimez pas la chasse aux violeurs et aux criminels tardifs !! C’est cela le vrai mot, pas sorcières mais violeurs, criminels. Merci Mme Duperey au nom de toutes les victimes, de toutes celles qui ont le courage de parler de leur demander maintenant de se taire parce que ça fait trop longtemps !
Marquée par les nombreuses réactions négatives sur sa maladresse, Anny Duperey avait choisi de déposer les armes et de reconnaître son erreur :
Je tiens à exprimer mes excuses à Judith Godrèche et à toutes les victimes que mes propos maladroits ont heurtées. Je regrette que ma première réaction n’ait pas été de condamner l’inexcusable. J’aurais dû lui témoigner ma solidarité, ainsi qu’à toutes celles et tous ceux qui ont souffert au lieu de regretter l’emballement médiatique, qui me choque, c’est un fait – emballement qui, à mon sens, n’aide pas leur juste cause.
Je soutiens évidemment son combat car je le sais d’expérience, il faut parfois très longtemps pour exprimer un traumatisme.
À l’heure où la parole des victimes est plus libérée et écoutée que jamais, il n’est pas de bon ton de la remettre en question ou de la minimiser. Anny Duperey en a fait l’expérience, déclenchant un « bad buzz » qu’elle a vite tenté d’endiguer en s’excusant platement. Alexandra Lamy, elle, ne semblait pas tout à fait prête à pardonner…