Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Après avoir connu de sérieuses alertes de santé ces derniers mois, Pierre Arditi va mieux. Soulagé, le célèbre acteur et comédien est reparti de plus belle, et se montre également de plus en plus transparent en interview. C’est ainsi que récemment, il est revenu sur deux addictions qui, chacune à leur manière, auraient pu l’achever… Explications.
Salué à d’innombrables reprises tant par le public que par la critique, Pierre Arditi est incontestablement l’un des poids-lourds du théâtre français. Bourreau de travail, il a d’ailleurs failli y laisser sa peau il y a quelques mois par une succession de malaises sur scène, tandis qu’il jouait une pièce avec Muriel Robin. Fort heureusement, celui qui fêtera ses 80 ans en décembre prochain est désormais tiré d’affaire.
Pierre Arditi dévoile les deux vices qui auraient pu le tuer
Parce qu’il est lucide, Arditi est déjà conscient d’être arrivé à cet âge tout à fait honorable. En effet, ce Parisien pur souche a longtemps flirté avec la limite par le passé, notamment concernant un vice qui peut s’avérer incroyablement destructeur : les jeux d’argent, notamment via les casinos et les cercles de jeux.
De passage sur le plateau de « Chez Jordan », Arditi a ainsi dévoilé comment il a touché le fond, happé dans un engrenage infernal :
J’ai perdu, un soir, l’argent des vacances de ma femme, Florence Giorgetti et mon fils. Il n’y avait pas de téléphone portable. Je suis parti raide, j’étais seul et j’ai passé 1 heure au téléphone dans une cabine, sous la flotte pour essayer de récupérer ce pognon.
Et là, je me suis regardé dans une glace et je ne me suis pas reconnu. J’étais défiguré par cet espèce de vice qui me rongeait la personnalité. Je me suis dit : il y a deux écoles mon petit gars. Soit tu te tires une balle dans la tête soit tu arrêtes, tu dis tout et tu rembourses. C’est ce que j’ai fait.
Cette addiction aux jeux d’argent est désormais heureusement derrière le comédien, qui a aussi lutté contre une addiction, possiblement encore plus dévastatrice : la cigarette. Très grand fumeur pendant de longues années, il a là aussi arrêté au pied du mur :
Je fumais entre deux et quatre paquets par jour. Quatre quand ça n’allait vraiment pas bien, et sinon deux par jour. Je me suis arrêté moi-même, sans rien faire. Quand on ne fume pas, on ne peut pas comprendre ! D’ailleurs moi-même aujourd’hui, je ne comprends pas comment j’ai pu fumer tout ça… Mais je ne fume plus depuis très longtemps.
C’est la toux qui m’a fait arrêter. Pendant très longtemps, je toussais hors de ma présence au théâtre. Et puis un jour, j’ai commencé à tousser sur scène. D’abord un peu, puis ça s’est aggravé, et après, je ne pouvais pratiquement plus jouer sans tousser. On fume trop et c’est irréversible. Il y a un truc qui fait qu’à un moment donné à force de fumer, ça nécrose les poumons, c’est comme si on leur déposait du goudron, et vous mourrez étouffé…
Excessif par nature, Pierre Arditi est parvenu à maîtriser ses pulsions tant concernant la cigarette que les jeux d’argent. Des décisions salvatrices de la part du comédien, qui ne serait sûrement plus de ce monde s’il n’avait pas mis de l’ordre dans sa vie. Souhaitons-lui évidemment de poursuivre sur cette route, en espérant qu’il inspire certaines personnes à arrêter aussi !